10 décembre 2016
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Sur la grève assoupie au bord de la lagune
Un rayon d’argent pur maquille un arlequin
D’une poudre de ciel au goût de marasquin
Que des oiseaux de mer jettent sous la Fortune.
Les palais drapés d’or sous les doigts de la lune
Plissent leur chair de marbre autour d’un baldaquin
Dont le velours gaufré tombe d’un lambrequin
Suspendu dans la nuit comme une ombre de dune.
Le long des ponts laqués par le brouillard hanté
Les fantômes du temps d’un seul geste ganté
Tissent le purgatoire à chaque réverbère.
Alors Venise en vain sombre dans la beauté
Comme une femme nue offrant sa cruauté
Aux désirs impuissants d’un eunuque berbère.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016@Shortédition