Dans des filets de crin les chiffres tissent l’or
D’un monde calciné par des pages de livre
Où se lisent parfois les mots d’une armée ivre
Que des flammes d’orgueil colorent au fluor.
Ils menacent les rois et pèsent leur trésor
Comme des paniers pleins d’un diamant de givre
Qu’une riche couleur de tout soupçon délivre
Car la cendre du sang étouffe un sextuor.
Ils expliquent le monde aux pierres de leur piège
Et dessinent le temps comme un fourneau de liège
Dont la légèreté fascine les conteurs.
Mais les nombres premiers sans aucune racine
Repoussent le destin à son point d’origine,
Le centre du soleil et de toutes les peurs.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011