Plus aucun fil de lin n’use la chair de l’ange
Qui sème l’infini d’une aile en pleine fleur
Et boit l’éternité dont l’immense lueur
Cache l’obscurité sous le surplis d’un lange.
Dans la vigne où mûrit le fruit de la vendange
Un homme sans visage effeuille sa douleur
En regardant brûler les pages de son cœur
Sous un ciel attendri par sa pure louange.
Des madriers de sable aux ventres de cristal
Arc-boutent l’horizon d’un geste magistral
Dénudant le soleil de sa toge de cendre.
Passent des siècles d’or et des siècles d’argent,
Et pourtant le désert continue à s’étendre
Comme de l’eau perdue à chaque avènement.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013