Aux froissements des peaux, des cigales en cage,
Effritant le soleil du silex de leur voix,
Bourgeonnent sur les pins comme des grains de poix
Que le vent entêté boit d’un regard sauvage.
Faisant le tabarin, un lézard rend hommage
A l’été ravissant et aux fleurs de son choix,
Qu'il bénit en passant d’un bref signe de croix,
Tel un prélat courtois qui cache son visage.
Les mandibules d’or d’un insecte gourmand,
Imitant la rigueur du maître tisserand,
Dévorent le ciel crû d’une franche fringale.
Près d’un puits sommeillant, une abeille en baillant
Réveille un escargot de sa sieste d’enfant,
Et plonge le jardin dans un feu de Bengale.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011