En éveillant la nuit du bout de son stylet
Une étoile de cendre embrasse la campagne
Endormie aux abords d’une immense montagne
Où des ruches de fleurs sentent bon le galet.
Un vieux peintre ébahi par l’or du chevalet
Trace sur le ciel nu des coutures de pagne
Et vide ses couleurs dans le creux d’une fagne
Que le brouillard du soir couvre de serpolet.
La mousse en organdi d’une vague amoureuse
Mouille de son froufrou la lèvre langoureuse
D’une roche plongée au cœur de l’océan.
Une bougainvillée asservissant l’espace
Aux ailes de satin d’un sombre goéland
Finit par triompher de ce bonheur fugace.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013