Le visage plongé dans un miroir d’émail
L’infante ourle du sang autour de sa paupière
Maquillant son regard de si jeune héritière
Comme une courtisane au caravansérail.
Sous un voile froissé par des gouttes d’aiguail
Son sourire cruel brise la douairière
Agenouillée au pied d’un crucifix de pierre,
Le chapelet courant sur l’or d’un beau fermail.
Aux portes du palais un peuple vil qui lorgne,
Raconte en ricanant que la princesse est borgne
Pour avoir regardé les mains d’un officier.
Mais personne ne sait que la belle est esclave
Des beaux yeux enflammés d’un très jeune margrave
Que la couronne a pris pour un parti princier.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013