L’écriture est art dont le puissant venin
Se mêle au sang versé dans un ruisseau de fange
Où se lit le désir imprécis, tant étrange,
De noyer le soleil sous l’ombre d’un hennin.
Le temps crépusculaire offert au dieu canin
Dissout l’arche d’un pont dressé près d’une grange
Qu’une roue en bois mort dévore de sa frange
Comme un fruit de la mer cueilli par un funin.
L’encre d’un sucre noir tache un lointain rivage,
Brodé de louis d’or achetant l’esclavage
D’un peuple de rôdeurs devenus hors-la-loi.
Qui peut alors oser poursuivre le calife
Si ce n’est le pardon d’un souverain pontife
Dont le cœur et l’argent sont de très bon aloi ?
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013