Le poison immortel d’un songe à fleur de peau
Ronge toute raison d’un suave supplice
Dont le brutal sommeil comme un tendre complice
Essouffle la douleur dans un coin de tombeau.
Rien n’use le destin sous les trous d’un manteau,
Ni la ruse du temps ni celle du délice
D’écorcher la chair nue aux griffes d’un cilice,
Car le bruit de l’amour étouffe tout fardeau.
Des ruches de l’enfer au sable de l’abîme
Les cloches de la mer nous rappellent le crime
D’éclabousser le sang d’une goutte de fiel.
Et puisque le serpent approche du silence
Le long de nos doigts mus par une autre opulence,
Il faudra tremper l’or dans un bassin de miel.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013