2 mars 2016
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Texte composé en miroir avec la création musicale Vajrayana de Camille Pépin,
Troisième partie: Padma - Le feu
(Vajrayana est une commande de l’Ocherstre National D'Ile de France et de Radio France, oeuvre gràce à laquellle Camille Pépin a obtenu le grand prix SACEM 2015 jeune compositeur de la musique symphonique.)
http://camillepepin.wix.com/composer
Des bourgeons de soleil éclatent à l’aurore
Dans un fleuve dont l’or sous la forge du nain
Gonfle l’éternité de son puissant venin
Comme un souffle naissant d’une autre métaphore.
D’un bouillon de rochers la lave s’évapore
Embrouillant les secrets d’un rite saturnin
Que des vasques d’argile en forme de hennin
Recueillent par milliers sur le col d’une amphore.
Sous sept voiles de soie une liane de chair
Attise le printemps aux ra d’un courant d’air
Qui boursouflent le ciel dans une bulle en moire.
Quelques pieds cependant tracent en pointillé
La page d’un silence arraché d’un grimoire
D’où s’effacent les mots d’un blason bastillé.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016@Shortédition
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Camille Pépin
29 février 2016
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Texte composé en miroir avec la création musicale Vajrayana de Camille Pépin,
Deuxième partie: Varja - L'eau
(Vajrayana est une commande de l’Ocherstre National D'Ile de France et de Radio France, oeuvre gràce à laquellle Camille Pépin a obtenu le grand prix SACEM 2015 jeune compositeur de la musique symphonique.)
http://camillepepin.wix.com/composer
Sa langue de cristal effile un pont d’acier
Et courbe la lumière à l’émail d’une cruche
Dont la fraîcheur confit les fruits d’une lambruche
Au sucre d’une flûte en pâte de glacier.
Comme un voile naissant du regard d’un sorcier
La mer froisse de l’or sous son doigt de baudruche
Mêlant l’écume au sel et le miel à la ruche
D’un mouvement soumis au bras d’un balancier.
Une goutte de pluie enlevée à l’orage
Perle au front de la nuit en plein cœur du naufrage
Pétillant à l’éclair de son cuivre incarnat.
Or son parfum se fane à la branche d’un saule
Tachant le ciel drapé dans le sari grenat
D’une larme de lune effleurant une épaule.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Camille Pépin
28 février 2016
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Texte composé en miroir avec la création musicale Vajrayana de Camille Pépin,
Première partie: Ratna - la terre
(Vajrayana est une commande de l’Ocherstre National D'Ile de France et de Radio France, oeuvre gràce à laquellle Camille Pépin a obtenu le grand prix SACEM 2015 jeune compositeur de la musique symphonique.)
Haletant dans la nuit comme un souffle à murène
Le regard se faufile entre des grains de rouille
D’où sourdent par instants de la terre qui grouille
Des ongles déchirés par des lambeaux de thrène.
Un frelon attiré par l’or d’une sirène
Plonge son dard de fer au cœur d’une dépouille
Dont l’ombre anéantit l’antre d’une gargouille
Appuyée au soleil que le matin gangrène.
Sur la peau d’un tambour des gouttes de goudron
Brûlent l’encens bouilli au creuset d’un chaudron
Pour la gloire des morts dans la vie éternelle.
Des mottes de silence étouffent chaque bruit
Envahissant le temps d’une saveur de fruit
Puis vengent par le sang le feu d’une prunelle.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Camille Pépin
22 février 2016
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Tarissant le silence aux lèvres de corail
La pluie ouvre le soir de sa main parfumée
Que des gants de grenat couvrent de leur fumée
Comme un voile tissé dans un pan de vitrail.
La lune entrelacée aux fleurs d’un soupirail
Glisse son cœur de lait dans l’âme costumée
D’un passant ondulant d’une étoile allumée
Aux flambeaux en cristal du caravansérail.
D’une tour assoupie à l’ombre de la ville
S’envole un aigle noir qui d’un soupir s’exile
Vers le désert tapi sur le fil d’un rasoir.
Une cascade en or cache pourtant le sage
Qui pour brûler la nuit dans un dernier message
Marche à pas de velours jusqu’au bout du musoir.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
16 février 2016
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Une frange de sel cousue au point de lune
Dessine sur la mer des souffles de satin
D’où s’échappe parfois un soupir clandestin
Comme un voile de neige au-dessus d’une dune.
Des gouttes de cristal ruissellent de la hune
Où paissent des oiseaux sous le vent du matin
Qui coiffe le soleil d’un sourire enfantin
Parfumant tout le ciel d’une saveur de prune.
La nuit éparpillée autour d’un abreuvoir
Efface un songe pris aux filets d’un lavoir
Qui s’enfonce dans l’eau colorée à la menthe.
Un nuage de miel coule sur l’horizon
Qu’une avalanche d’or naïvement pimente
D’une épice de feu fondant comme un tison.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
9 février 2016
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Dans la paille du ciel où se blottit l’oiseau
Brûle un bout de bougie à la cire d’abeille
Dont le parfum de miel comme un songe émerveille
Un papillon posé sur le bord d’un roseau.
Une ganse de vent découpée au ciseau
Muselle une lavande au fond d’une corbeille
Où scintillent du vin à l’or d’une bouteille
Que les fruits du jardin cachent sous leur museau.
Une goutte de pluie accrochée au feuillage
Rêve de se glisser dans un sac de voyage
Pour partir humecter les lèvres d’un jasmin.
Des rides de silence effacent le murmure
D’une source assoupie au détour d’un chemin
Où bruit sous mes mots une épaisse ramure.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016@Shortédition
Lauréat du Grand Prix Eté 2016
http://short-edition.com/oeuvre/poetik/dentelles-d-ombres
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8 février 2016
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Sous le masque en velours d’une étoile en voyage
Se cache le plaisir de froisser le brouillard
Comme de la dentelle autour d’un corbillard
Qui traverse la nuit et son long marécage.
Quelques dragons de feu dans le fond d’une cage
Dévorent leur ennui d’un sourire fuyard
Terrassés par la peur d’un terrible vieillard
Dont l’ombre déracine un morceau de rivage.
La cendre du soleil nourrit l’eau de la mer
D’une manne de mots dont le bouillon amer
Refroidit sur le sable aux reflets de la lune.
Puis un soldat de plomb frappé de cécité
Fouille de son talon avec ténacité
Les restes d’un palais noyé dans la lagune.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
7 février 2016
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A la porte d’un temple où repose glacé
Le destin de la nuit sous sa robe de bure
Gît le sphinx de granit dont la peau de mercure
Coule sur le désert lentement menacé.
Le cœur de l’univers au vent entrelacé
Bat comme un cil drapé dans un trou de verdure
Que des griffes de sable ourlent d’une engelure
Fondant le verre noir d’un jour presque effacé.
Dans le tombeau fermé par le sceau du silence
Les murs livrent des mots dont l’extrême opulence
Enrichira le temps d’un fil d’obscurité.
Qui pourra donc briser le sceau de ce mystère
Si ce n’est le mystique au cœur du monastère
Où les lèvres de Dieu soufflent la vérité ?
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
1 février 2016
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La berge s’est fanée au cœur de la rivière
Comme une fleur d’été dont l’éclat resplendit
Parmi les rochers nus que la nuit interdit
Aux risques de toucher le cœur d’une bouvière.
Des lances de sapins en guise de civière
Gardent de leur silex le regard d’un bandit
Vêtu de peaux de rat que le temps a maudit
En semant sur le sol de la sansevière.
Une corde tendue entre des troncs moussus
Tisse une toile en or dont les soyeux tissus
Recouvrent les galets d’une nappe de neige.
Mais dans un pot de grès un peu de vif-argent
Brûle le fond du ciel en un tour de manège
Et détruit notre mort tout en nous égorgeant.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
31 janvier 2016
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Bercé par un silence aux lèvres de métal
Le désert de la nuit se lève comme un astre
Immobile et fuyant la cime d’un pinastre
Qui tranche sous son ombre un bassin de cristal.
Des gerbes de fourrure aux broches d’un étal
Touchent les poches d’or d’un flamboyant désastre
Qui menace le jour caché par un pilastre
Le long d’une muraille aux parois de santal.
La mer porte le deuil d’une larme de sable
Rougissant le soleil à sa main inlassable
Dont la grève s’abreuve à chaque pas de l’eau.
Quelques graines de lune irisent la tonnelle
D’un jardin où s’endort l’âme d’un camelot
Prise au piége d’un temps recouvert de flanelle.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
26 janvier 2016
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En couvrant le soleil d’une feuille d’acanthe
La mer ciséle l’or au fil de son burin
Emprisonnant le ciel sous la peau d’un florin
Qui roule dans le sel d’une étoile filante.
La poussière du jour prise dans la tourmente
Jette un peu de cristal comme des bouts de crin
Sur des éclats de nacre au gré d’un tambourin
Qui scande le fracas d’une vague béante.
La ficelle du vent empaquette les pins
Dans le parfum sucré des touffes de lupins
Où se cache parfois la goutte d’un nuage.
Sur le sable émaillé d’un rivage en miroir
Un crabe se faufile tout au fond d’un tiroir
Emportant avec lui le cœur d’un coquillage.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
21 janvier 2016
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A la toise du temps les uns jettent des sorts
Les autres effrayés par des bouts de bougie
Cachent les pièces d’or portant leur effigie
Dévorée en silence au fond des coffres-forts.
D’autres pendus au ciel pèsent l’âme des morts
Comme des cambusiers dont les tours de magie
Effacent de la veille une image d'orgie
Où périrent des mots sans aucuns réconforts.
Parfois près des parois d’une antique chapelle
Un mendiant blotti tend sa triste coupelle
Vers une main gantée offrant la charité.
Le monde s’engourdit avec indifférence
Sous le poids de l’orgueil et de l’incohérence
Mais qu’importe pleurer en pleine obscurité ?
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
20 janvier 2016
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Dans un palais de sable au bord de la baltique
Une mèche de lune enflamme le jardin
D’une lueur fondue au halo smaragdin
D’une voix entonnant les versets d’un cantique.
Traversant les couleurs d’un monde désertique
L’éclat mystérieux d’un noble paladin
Agrège de la pluie aux mains d’un baladin
Ensorcelant la nuit de son corps aquatique.
La mousse d’une horloge argente un égrugeoir
Où des cristaux de sel comme dans un drageoir
Cousent à leurs soupirs des souffles de flanelle.
C’est l’aube qui paresse et rougit l’horizon
D’une poussière d’or et d’un peu de cannelle
Dont le parfum sucré fait perdre la raison.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
18 janvier 2016
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Ils jetteront des mots sur des bouts de carton
En déchirant leurs dents contre des bris de glace
Préférant se vautrer dans un plaisir fugace
Que de pleurer la mort de leur cœur d’avorton.
Leur visage moqueur au sourire glouton
Cache la puanteur propre à la populace
Qui recherche la boue au prix de la menace
Pour échauder la chair comme peau de mouton.
Dans des fosses de vin ils plongeront l’étoile
Qui frissonnait d’émoi sous un souffle de voile
Aux lèvres d’un soleil en chemise de miel.
L’ignorance est un mal qui ronge la vermine
Et salit la beauté de tous les arcs-en-ciel
En semant sur la terre une grande famine.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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Flocons de temps
17 janvier 2016
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De la tourbe du jour à l’ombre du rivage
Des langues de brouillard enrobent le matin
D’une broussaille d’or aux reflets de satin
Que des aigles en feu réduisent au servage.
Sous un dais de damas une fille sauvage
Tresse des mots sacrés en un long serpentin
Dont les sanglots parfois d’un rire clandestin
Epousent la douleur qui fait tant de ravage.
La margelle d’un puits cache l’eau du sommeil
Brûlant ses lèvres d’ambre au masque d’un soleil
Qui ronge le cristal d’un ciel de pacotille.
Sur le sable brûlant d’une dune de peau
Passe enfin un nuage au couleur d’un drapeau
Qui rappelle un instant un astre qui scintille.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016
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