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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 20:05

 

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Une fontaine sourd au coeur du monastère,

Dont les jardins secrets, autrefois simple breuil,

Cachent des chérubins, aux visages en deuil,

Enluminant le ciel d'une peau de vipère.

 

Aux portes des parloirs au décor de fougère,

On peut voir un éclair glisser le long du feuil,

Lorsqu'une main gantée en franchissant le seuil,

Denude sa bonté d'un velours crucifère.

 

Sous le voile empesé d'une blancheur de nacre,

Le regard abaissé sur les dalles cirées,

La religieuse s'offre au banc du simulacre.

 

Monseigneur l'a aimée à la cour de Versailles,

Préférant la jeunesse à des dames titrées,

Mais la raison d'état dicta les épousailles.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 20:56

 

 

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La toile de cristal aux vasques de satin,

Gonfle son arc en ciel d'éclats d'alabandine,

Qu'une perle de sang, comme une ballerine,

Enrobe de son voile et tache de son crin.

 

Des mots raturés d'or, vidés de leur venin,

Éparpillent les sens emmitouflés d'hermine,

Sur des dunes de sel où parfois se devine

Le baiser d'un enfant pacifié d'un câlin.

 

La pulpe et sa liqueur fondent sous le plaisir

De croquer le printemps à la ruche invisible

D'un temps évaporé sous les doigts d'un fakir.

 

Et si le rire fuse autour des bouches closes,

C'est que le fruit trop mûr grise l'âme sensible

D'une larme de nuit aux plaisirs virtuoses.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist © 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 20:34

 

 

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Des dômes de la ville aux cloîtres des faubourgs,

Le bourdon du donjon ponctue un ciel d’orage,

De sa masse de bronze au timbre de naufrage,

Puis l’éclat de sa voix froisse les brandebourgs.

 

Sous des capes de drap empesé de velours,

Le bavolet flottant autour de leur visage,

Les bourgeoises du bourg pressent leurs pas d’usage,

Vers la messe annoncée à ce compte à rebours.

 

Sur l’autel mordoré des anges somnolents,

Le regard adouci par la cire d’un cierge,

Versent l’encens d’un chant aux tons sanguinolents.

 

Quand le silence enfin pèse sur le chambard,

Un prêtre et deux enfants, bredouillent à la vierge

Une prière en vers qu’accompagne un nasard.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 19:37

 

 

 

 

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Sous le lin du sommeil, coule l’or pur d’un songe,

Où des oiseaux précieux gazouillent tendrement,

A l’ombre d’une ruine au mignard parement,

Qu’une douce fontaine habille de mensonge.

 

La lumière du soir, qu’une arabesque éponge

De son arc en miroir au dessus d’un torrent,

Verse son lavis rouge à peine incandescent,

Sur la chair en velours d’une écarlate oronge.

 

Des chandeliers d’argent juchés sur des colonnes,

Eveillent des parfums aux couleurs de satin,

Que des ombres de vent travestissent en nonnes.

 

Des pierrots musiciens surgissant de taillis,

Se faufilent alors entre un jour diamantin

Et ma joue engourdie aux lignes d’un croquis.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 20:45

 

 

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Jailli d’un jet de jour, l’arpège de mes mots,

Scintille sous mes doigts de mille et un cristaux,

Dont la soyeuse flamme évente les ventaux

De mes caves de pierre où fument des falots.

 

D’architrave en boisseau, pour les coquelicots,

J’invente des couleurs dont les pâles vitraux

Tachent les pavés d’or de cercles infernaux,

Que des ferrets de bronze ornent de calicots.

 

Les tombeaux d’empereur et les autels d’albâtre

Flamboyant de trésors sous le sel de mes larmes,

Marbrent ma peau de braise aux flous reflets de l’âtre.

 

Et si je teinte l’âme à l’encre des glycines,

C’est pour briser le temps et l’airain de ses armes,

D’un sourire de vent qui a perdu racines.

 


 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 20:27

 

 

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L’ivoire du matin comme un voile en satin,

Repose sur les toits de la ville endormie

Que des oiseaux de jais pillent par colonie,

Dans un tiède silence au turgide câlin.

 

Les bouddhas aveuglés par leur riche destin,

Patronnent l’horizon de leur lente atrophie,

Que l’encens et les gongs couvrent de féérie,

Quand le soleil se plie à leur peau de calcin.

 

Le fleuve saigne l’or et les rives l’argent,

Comme si le ciel gris avait fondu la nuit

Dans un creuset de boue aux couleurs de serpent.

 

Imperceptiblement, les parfums de la mangue,

Glissent leur chair de feu et leur saveur de fruit,

A la bouche d’un jour fondant crû sous la langue.

 

 

Francis Etienne SIcard Lundquist ©2011

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 19:51

 

 

 

 

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L’ombre d’une glycine au goût de caramel

Saupoudre les murets d’une mèche de miel

Où baignent des lézards au corps immatériel,

Immobiles et froids écuyers du dégel.

 

La dentelle d’un roc à la saveur de sel,

Richement découpée au feutre bleu du ciel,

Ruisselle en vague d’or sur le feu torrentiel

D’une anémone en soie aux robes d’archipel.

 

Passe un souffle de rêve au parfum de lilas,

Comme un brin de muguet déguisé en pierrot,

Et les myosotis se parent de taffetas.

 

Goutte à goutte le temps distille sa liqueur

Dans l’immense alambic où cuit le berlingot

D’un jour naissant ainsi dans l’antre du bonheur.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 21:33

 

 

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Tresses d’or et d’argent ses branches en argile,

Ondulant de l’azur aux racines du vent,

Agitent leur toison dans l’eau du firmament,

Et tendent aux oiseaux leur gracile sébile.

 

Le soleil s’ébouriffe à son cœur juvénile,

Et déchirant ses rais au plaisir innocent,

Couvre sa peau cuivrée avec raffinement,

Puis coule dans sa sève un trésor volatile.

 

L’huile de ses fruits murs incendiera les bouches,

Quand l’hiver couvrira ses mèches de vert jade

D’un givre de cristaux aux griffes si farouches.

 

Et mille autres printemps sèmeront ses fleurettes,

Comme des confettis soufflés en galéjade,

A la barbe d’un temps friand de galipettes.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 19:54

 

 

 

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La rue en diamant et son soyeux pavage

Comme un long serpentin lâché d'un toit obscur

Glissent d'un pas joyeux le long d'un bout de mur

Que tapisse un soleil en habit de voyage.

 

Un bus à impériale et son rouge ramage

Croisent une Bentley sous un dais de noir pur

L’un éteignant le jour et ses rêves d’azur

L’autre hâtant la nuit vers l'ivresse volage.

 

La Tamise soudain se pare d'un collier,

En chuchotant des mots qui fusent par millier

 Car Big Ben se maquille à l’or de son aiguille,

 

Puis de divines voix emplissant les jardins

Soulèvent des rideaux dont les tons de vanille

Font frissonner la ville aux plaisirs des gradins.

 


 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 00:51

 

 

 

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Au cyanure du soir se creuse la marée,

Que des draps de satin ourlés d’enluminures,

Couvrent de gouffres flous griffés d’éclaboussures,

Où la voile arrachée épousera la fée.

 

L’ampélite de l’eau d’une lame effleurée

Au souffle vagabond de rêves en boutures,

Efface le dessin des profondes voussures

Que le marin toisait de son âme apeurée.

 

Le silence invisible aux murmures des vagues,

Hisse un velours de brume aux plis d'un catafalque,

Dont les ganses de moire affranchissent les dagues.

 

Au premier franc frisson du bois qui se déchire,

La nef et le marin, sous un papier de calque,

Croquent l’éternité de la mer en délire.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 18:37

 

 

 

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Confetti de comète arrachée à la nuit,

Un arc en ciel fardé d’une outre de grésil,

Effrite ses couleurs sur la peau d’un terril,

Banni de l’horizon comme un soleil qui fuit.

 

Les puits aux alentours étouffent le seul bruit

Qu’un corbeau flagellé déloge de l'exil

Où se terrent la mort et le soudain péril

D’un ange diabolique au rire qui séduit.

 

D’un vieux chevalement, l’armature rouillée

Dresse son spectre noir sous un ciel menaçant,

D’où s’échappe parfois une larme glacée.

 

La plaine alors s’enfonce au cœur d’un sommeil lourd

Qu’un orphelin blessé, d’un regard grimaçant,

Souffle sur son chagrin au sanglot long et sourd.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 21:21

 

 

 

 

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Sous le portique ancien d’un grand temple oriental
Reposent l’or du temps et son précieux visage
Entre les pampres roux d’une vigne sauvage,
Dont les mèches de soie exhalent le santal.


Le sable de la mer et son miroir fatal
Dévorent l’univers comme une chair sans âge,
D’une faim aiguisée au seul baiser volage
Des alizés figés par un souffle létal.


Le damas bleu du ciel, brodé de rêverie,
Couvre les marbres bruts d’une guimpe en velours
Dont le soleil brûlant habille l’aphélie.


Mais les dieux sont partis habiter d’autres îles,
Abandonnant ce lieu qu’un prêtre pour toujours
Leur avait consacré sur ces rives hostiles.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©1995

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 21:31

 

 

 

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Fugace il vide l’aube enlacée au brouillard,

Et lentement dilue au brocard des clairières,

Ces pierreries en feu dont les jeunes meunières

Tapissent leurs bras nus habillés de blizzard.

 

Lorsqu’une truite agile au regard vétillard

Froisse sa peau taillée au cristal des aiguières,

Une ride fuyante envahit les verrières

D’un ciel bouillant de nuit et souvent égrillard.

 

Il s’enfonce soudain dans un taillis secret,

Et seule de sa voix, l’écho résonne encore,

Jusqu’au prochain bassin où s’ébroue un sacret.

 

En quittant la montagne il dénude ses eaux

De leurs voiles de perle aux si beaux doigts d’aurore,

Et se meurt dans le foin de paisibles canaux.

 

 

Francis Etienne SIcard Lundquist ©2011

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 21:06

 

 

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à la très Gracieuse Princesse Emmanuelle von Eichen,

 

Votre tendre cousine appelant à ma plume  

Pour rendre hommage en vers à votre cœur secret,

M’a prié, d’un billet, d’écrire ce sonnet,

Et de peindre à vos yeux l’amour qui me consume.

 

Vos yeux dont la beauté toute ma vie parfume,

Cachent l’Andalousie et l’éclair du fleuret

Qu’un homme tirerait, pour bien moins qu’un soufflet,

Votre passion troublant un esprit qui s’enfume.

 

Vos boucles de cheveux et votre teint de nacre,

Vos ongles perlés d’or et vos lèvres vermeilles,

Ravissant empereurs, vous vaudront, seuls, le sacre.

 

Mais si quelques jaloux vous cherchent vil ombrage,

Préférant perfidie en lieu de vos merveilles,

Tenez mon bas pour sûr, prêt à châtier l’outrage.


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 20:43

 

 

 

 

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Des voiles de lin blanc emprisonnés d’anneaux

Se gonflent sous un vent dont le puissant présage,

Aux lèvres du désert, annonce un mariage

Par le souffle des dieux échappé des caveaux.

 

Le chuchotis du parc tapi sous les arceaux,

Glisse de cour en cour jusqu’au lointain rivage,

Où se tiennent la reine et tout son entourage,

Immolant au soleil d’innombrables agneaux.

 

Les gardes du palais, immobiles idoles,

Veillent sur les jardins et les chambres nuptiales,

Que des flambeaux de cire hantent de flammeroles.  

 

Le royaume pourtant perdra sa dynastie

Dans un brasier de sang aux cruautés martiales,

Et  mourra déchiré par la chair de l’ortie.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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  • Lettres de soie rouge
  •  Ce blog a pour but d'exposer des pages de poésie, ornées de textes, d'images et de mélodies, pages écrites au fil des jours et, de rassembler des fragments de lumière comme à travers les cristaux d'un kaléidoscope. Il est ma première étude
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