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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 23:55

 

 

 

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Au bord des grands chemins, marchent les bohémiens,

Leurs roulottes de bois tirées par un cheval,

Dont le pas régulier, d’un geste théâtral,

Fredonne des chansons aux accents italiens.

 

Les peupliers dressés saluent ces comédiens,

De leur ombre élancée à l’odeur de santal,

Que la douce fraicheur d’un paisible canal

Répand sur les buissons où s’enfoncent leurs chiens.

 

Suspendus hors du temps, ils passent près des hommes,

Ignorant les années et leurs calendriers

Qu’ils effacent des yeux, au plaisir de leurs gommes.

 

Puis ils fondent dans l’air, au bout de l’horizon,

Près du soleil couchant dont le bel encrier

Leur offre une oasis dans un trou de gazon.

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 23:31

 

 

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Lorsque tombe la nuit, une trappe de peur,

Enfumant le sommeil d’un grincement d’insecte,

Déglutit le soleil dans une odeur abjecte

Où se mêle la mort à l’absence de pleur.

 

Lorsque le jour paraît, nait une autre terreur

Qui ronge le regard de sa gueule d’eunecte 

Et vide le sang chaud, que la sueur humecte

D’un éclair alourdi d’une infinie torpeur.

 

Ainsi passent les mois aux saisons de l’enfer,

Goutte à goutte parfois et toujours sans visage,

Semant un sable sec sur des graines de fer.

 

Mais à chaque silence échappé du vacarme,

Un cœur crie son espoir de toucher au mirage

D’un baiser d’amour pur au goût salé de larme.

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 23:41

 

 

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Le visage nacré d’une poudre de sel

Et le regard creusé d’une amère lumière,

Le paillasse édenté, sortant de sa tanière,

Déambule masqué vers le grand carrousel.

 

Son costume taché d’un rire universel

Flotte comme un drapeau couvrant une civière

Et cache mal la peau qu'un pli de serpillière

Boursouffle de traits d’or venus droit d’un missel.

 

Une larme séchée au dessous de la bouche,

Apaise la douleur de lèvres écarlates

Qu’une femme autrefois embrassait sur sa couche.

 

De l’obscure laideur passant à la clarté,

L’auguste presque en pleurs, volant à l’acrobate

Des bravos infinis, offre alors sa beauté.

   

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 23:16

 

 

 

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Dans l’antique cité des sultans ottomans,

Les marbres des palais suintent de secrets

Dont un sanglant silence avale les ferrets,

Face aux regards absents de vieux mahométans.

 

Sous le pas cadencé de riches alezans,

Se glissent des scorpions aux dangereux crochets,

Qui rappellent parfois la splendeur des versets,

Où se lisent des mots couronnés de turbans.

 

Aux portes sans ventaux d’un caravansérail,

Des torches incendiant les ténèbres profondes,

Repoussent les démons au feu d’un soupirail.

 

Or le désert éteint frissonne sous la lune,

Qu’une fine poussière aux paroles fécondes,

Ensemencent soudain d’une once de fortune.  

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

 

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 20:59

 

 

 

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A la sangle des corps et de mes amitiés

Fuyant l’ombre des nuits millénaires et nues

D’où jaillissaient jadis étincelles et crues,

J’ai attaché l’oubli de remords balbutiés.

 

Des matins effacés, par mes larmes châtiés,

Mes mains ont écrasé, la fibule charnue,

Comme un fil barbelé sur une arche tendue

Entre les champs d’honneur et les camps d’initiés.

 

La marotte en velours qui peuplait mes amours

De rêves arrachés aux songes d’un enfant

A brûlé pour toujours sous le pas des tambours.

 

Puis vint le chagrin fou de vous avoir aimée,

Un instant seulement, d’un baiser agriffant,

Dont l’écho ravissant vous a soudain blessée.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 20:07

 

 

 

 

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Blanchie au sel des mots, la parole s’éteint

Comme une mélodie épuisée aux bassins

Des jardins asséchés par les vents serpentins

Qui soufflent sur la nuit de nos miroirs sans teint.

 

Les corolles de feu que plus rien ne restreint,

Déchirent les étangs de leurs puissants venins,

Et remplissent le temps de tours de cabotins,

Dont les masques figés avalent le bois peint.

 

Aux foyers de l’enfer brûlent les âmes nues

D’un peuple défendu par d’immenses dragons

Qui roulent sous leurs dents des lambeaux de chairs crues. 

 

Mais à l’aube demain se lèvera un jour,

Au bord d’un trou béant sans limites ni fonds,

D’où renaîtra l’espoir, d’une braise du four.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 23:14

 

 

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Les ronces de mon cœur fleurissent sur les pages

Que vos yeux alenguis lisent chaque matin,

Quand vos doigts attendris caressent le chagrin

De mon âme ébahie à votre badinage.

 

D’une rose cueillie au fruit du maraudage,

Je vous offre l’orgueil et le parfum divin

Dont je bois le venin pour oublier enfin,

Votre absence infinie et ma furieuse rage.

 

Mais bientôt épuisé par la peine d’aimer,

Je vous pardonne tout, et jette à vos genoux

Ma fierté de seigneur, vous donnant un baiser.

 

Galamment éconduit, j’imagine vos yeux,

Parés de leurs éclats si proches des bijoux,

Me reprocher aussi ce langage précieux.

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 22:44

 

 

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Sous la moire du soir se glisse une hirondelle

Dont les ailes de geai parent le ciel d’anneaux,

Frétés de rubans d’or et de précieux métaux,

Qu’une braise d’étoile orne de sa dentelle.

 

Dans les vasques de jaspe au parfum de cannelle

Des lucioles en fleur dessinent des arceaux

Que les rides de l’eau ravissent de leurs sceaux

Dont elles suivent les ronds sur un brin de ficelle.

 

Au fond d’un grand miroir l’immensité des nues

Dissout les abreuvoirs et les lointains rivages

Où d’étranges fermoirs sont des cœurs de tortues.

 

Passe alors un devin qui d’un mot de son art

Efface le chemin des poussières d’images

Que souffle ma passion sur la soie d’un buvard.

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 22:37

 

 

 

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Aux flammes de mes mots j’allume des mirages

Que je plonge parfois dans l’encre d’un soleil

Dont mes doigts impatients fouillent le bouscueil

Jusqu’à briser l’émail de mes riches images.

 

Des cristaux de saphir au cœur des coquillages

Colorent mes cahiers d’une larme de miel

Que je verse en fusion sur tous les arcs-en ciel

Qu’une plume d’or pur brode sur les rivages.

 

Des ficelles de soie affriolent mes temples

Où se mêlent les rois et les pas d’hirondelles

Qu’un immortel gardien souvent cite en exemples.

 

La poésie est l’art d’effacer les silences

Entre un croquis criblé de fines étincelles

Et les sanglots fanés des cordes de potences.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

 

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 22:53

 

 

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Une larme de jour glisse ses baisers fous

Entre les bras frileux d’un forsythia en fleurs

Dont les voiles soyeux distillent leurs couleurs

Sur un iris froissant ses tout premiers froufrous.

 

Les arbres dénudés s’habillent de boubous

Couvrant leur nudité de confettis rieurs

Qui jonchent les jardins de rêves enchanteurs

Et colorent le ciel de milliers de bijoux.

 

Déchirant une averse une tulipe d’or

Embrasse le vent frais de son souffle de perle,

Comme une cantatrice aux lèvres d’un ténor.

 

Les panneaux du décor soudain se pulvérisent

Et le divin printemps, aux premiers cris d'un merle,

Ouvre le carnaval des jours qui se déguisent.


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 23:56

 

 

 

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Saupoudré de safran, le soleil de la baie

Croque sous l’horizon la mer comme un biscuit,

Et sème à coup de dé de la pulpe de fruit

Dont la saveur sablée ourle l’oliveraie.

 

Les topazes du soir que dévore l’ivraie

Lancent leurs premiers feux sur l’ombre de la nuit

D’où s’envole un oiseau, sans visage et sans bruit,

Entre les murs du parc et de la palmeraie.

 

Une odalisque nue attachée au sultan

Cueille dans le jardin des roses et des lys

Dont le musc enivrant charme un vieux chambellan.

 

Sur un coussin de soie alors s’évanouit,  

Au précieux souvenir d’un bel oaristys,

Le soupir d’un pacha que la paix éblouit.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 23:46

 

 

 

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Un papillon de nuit serti de pierreries,

Se pose sur le temps comme un long serpentin,

Et piétinant le soir, sous son masque de crin,

Déchire de ses crocs toutes galanteries.

 

De l’antre d’un buisson, plein de tracasseries,

Une veule araignée avale son venin,

Et sournoise, s’endort sur les bords d’un filin,

Où scintillent parfois des pots de sucreries.

 

Les étoiles balaient de leurs cils en diamants

Les rives des bassins où logent endormis

Carpes, cygnes, canards, et leurs chers ascendants.

 

Imprudence ou destin, le papillon grisé 

Par son copieux festin, innocemment surpris,

Pousse un cri, mais en vain, de la mort méprisé.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 23:49

 

 

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Aux rives de corail de vos lèvres heureuses

J’ai dessiné la nuit sous un trait d’arc en ciel

Dont la langue de feu dans un flot torrentiel

Est venue embraser vos prunelles rieuses.

 

Des brasiers de soupirs au parfum de baigneuses,

Ouvrant sous mes regards un gouffre immatériel

Soudain ont enflammé, comme un péché véniel,

Mon visage attendri par vos mains belliqueuses.

 

Le matin qui naissait des braises de la nuit,

Dans un voile nacré, vous a offert la joie

De son souffle de fiacre arrivé sans un bruit.

 

Or déjà le soleil et son baume furieux

Effacent de mes mots la fraicheur de la soie

Qu’hier encore amoureux, je puisais dans vos yeux.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 22:19

 

 

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Un domino de soie et son masque d’argile

Hantent toutes mes nuits de leur peau de fantôme,

Et gravent dans mes yeux un verset palindrome,

Qu’un miroir d’argent pur lit comme un Evangile.

 

Ganté d’or, l’arlequin, joue à pincée agile,

Des mélodies d’amour sur un luth polychrome

Qui charment le destin d’un lutin et d’un gnome

Dont le visage nu sourit au soir fragile.

 

Le long des quais lapés par la brume du jour,

Il glisse à pas feutrés sur le marbre meurtri,

Puis se fond dans la nuit comme un fin troubadour.

 

Est-ce un ange du ciel qui s’abreuve de paix,

Aux riches abreuvoirs d’un palais assoupi,

Ou le diable affublé d’un corps de portefaix ?

 


 

  Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 21:26

 

 

 

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Arrachée du soleil, la vague et son écrin

Attache à son destin un givre de cristaux

Dont les couleurs de feu, sous de riants arceaux,

Viennent mourir au pied de mon regard chagrin.

 

Le sable endolori grave sur son chemin

Des paillettes de vent sur les marbres glaciaux

D’un instant infini dévoré par les eaux

Qu’un oiseau pataugeur brise d’un bec malin.

 

Le ressac déchirant le silence qui fuit

Vers l’horizon bondé de nuages rêveurs,

La mer dévore l’or d’un éclair qui s'enfuit.

 

Or sous mes pas absents, d’absurdes auréoles

Dessinent un désir que d’autres promeneurs

Piétinent de plaisir aux pas des barcaroles.

 


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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  • Lettres de soie rouge
  •  Ce blog a pour but d'exposer des pages de poésie, ornées de textes, d'images et de mélodies, pages écrites au fil des jours et, de rassembler des fragments de lumière comme à travers les cristaux d'un kaléidoscope. Il est ma première étude
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