Au bord des grands chemins, marchent les bohémiens,
Leurs roulottes de bois tirées par un cheval,
Dont le pas régulier, d’un geste théâtral,
Fredonne des chansons aux accents italiens.
Les peupliers dressés saluent ces comédiens,
De leur ombre élancée à l’odeur de santal,
Que la douce fraicheur d’un paisible canal
Répand sur les buissons où s’enfoncent leurs chiens.
Suspendus hors du temps, ils passent près des hommes,
Ignorant les années et leurs calendriers
Qu’ils effacent des yeux, au plaisir de leurs gommes.
Puis ils fondent dans l’air, au bout de l’horizon,
Près du soleil couchant dont le bel encrier
Leur offre une oasis dans un trou de gazon.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011