13 novembre 2024
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Frottant l’or de la nuit contre un dé de vermeil
La lune au cœur d’argent raconte un bout d’histoire
A de jeunes enfants assis dans l’oratoire
Où des fleurs de satin fanent dans le sommeil.
Une branche de vent attachée au soleil
Ride l’eau d’un étang qu’un oiseau péremptoire
Frôle à son vol de soie errant au purgatoire
Comme un souffle de jour qui sculpte le réveil.
Une aube en fil de lin couvre le monde entier
Et flotte dans le temps au fond d’un bénitier
Taillé dans le granit d’une roche de neige.
Or des cercles de fer arrachés d’un vaisseau
Se fondent dans le bruit d’un très ancien manège
Dont les chevaux de bois brodent l’eau d’un ruisseau.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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Renaissance
31 octobre 2024
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Sur un chemin de terre où s’ébroue une abeille
Dans une flaque d’or d’un beau cristal bleuté
Un âne au pas bruyant monte avec fermeté
Un raidillon pierreux à l’ombre d’une treille.
Un lézard paresseux qui doucement sommeille
S’étire en grommelant qu’en ce lieu habité
Personne ne reprenne un si grand effronté
Qui ose ainsi gêner tout un peuple qui veille.
S’arrêtant un instant pour ajuster son bât
Notre très vieux compère ignorant le débat
Sans aucun respect brait au nez d’une hirondelle.
Puis reprenant sa marche en scandant du sabot
Son pas lourd et puissant caresse son jabot
En se moquant d’un monde au bout de la chandelle.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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31 octobre 2024
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Surpiquant le désert d’une flèche de vent
Des rides de ruisseaux et des masques de verre
Eclaboussent un temps qui brode le tonnerre
Aux derniers dès de miel tissés dans un couvent.
Une étoile égarée à l’aube du levant
Frétille dans les feux des ombres d’une terre
Dont parfois les accents remplissent une serre
Où grouillent des brouillards en chemise d’avant.
Des arcs de diamant enrichissent l’ivresse
Des palais de granit et les yeux d’une abbesse
Dont le regard se perd dans la beauté du soir.
Puis lentement se meurt ce dernier cri de l’âme
Sur le bord d’un caillou dont la laideur infâme
Déchire le parfum d’un très riche encensoir.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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22 juillet 2024
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Toi qui passes souvent entre mes mots de sable
Et tisses d’une étoile un fil d’or en nougat
Que la brise profonde au blanc d’un seringat
Souffle comme une plume à l’air intarissable
Toi qui fermes les yeux d’un cil si périssable
Et qui trembles du cœur devant un renégat
Puis te fonds de bonheur au bras d’un grand légat
Plisse sur cette ligne un secret avouable.
Toi qui lis dans mon âme effaces de ton doigt
Les pages du soleil qui volent sous mon toit
Dont toi lecteur coquin rêves de son ombrage.
Or tu liras des mots cerclés d’or et d’argent
Qui sèmeront en toi le désir très urgent
De pleurer au plaisir de devenir la page.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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5 juillet 2024
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Comme on perd son esprit entendant une aubade
On cherche dans les cœurs un esprit à piéger
Avec des mots d’amour que l’on doit abréger
Dans la bouche d’un ange lors d’une cavalcade.
Il court de ça de là des rumeurs de tornade
Mais personne ne songe à jamais protéger
Les orangers en fleur du terrible danger
De brûler comme bois devant la canonnade.
Des débris de soleil longent de leur corail
Des éclats de destin écrits dans le vitrail
D’un château de nougat que le regard dévore.
C’est le monde des saints du chant des anciens
De la rue en cristal qu’un silence picore
C’est le monde des rois et des patriciens.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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4 juillet 2024
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Le volubile vent vêtu d’un long feuillage
Plisse sa cape d’or à chacun de ses pas
Comme un prélat dodu muni d’un long compas
Qui tracerait sa course au milieu d’un orage.
Le cristal frémissant des lustres dans leur cage
Rangent tous les regards sur l’ordre du repas
Dans des boites de buis où rôde le trépas
D’une allure gracile et d’un très bon présage.
Des piles de fauteuils au dossier de satin
Mêlent leur dignité dans le nouveau matin
Semblables à des rois en grand conciliabule.
Parfois pourtant dans l’ombre au bord de la forêt
On voit courir le temps sous un voile doré
Portant dans sa besace une autre majuscule.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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3 juillet 2024
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Un chèvre feuille en fleur effarouche la grève
Où grouillent des pots d’or remplis de longs chardons
Que des voiles de brume sous de gros édredons
Brûlent comme bâton qui traverse le rêve.
Détaché d’un rayon le feu tire sa sève
D’une lune qui glisse au bord de guéridons
Endimanchés de lin sous des grains d’amidons
Puis tache de sa larme un compromis de trêve.
Le lierre de la nuit en silence poursuit
Le long chemin crayeux d’où par moment s’enfuit
Le parfum d’une fleur à la mine sauvage.
Les roses qu’on habille en princesses sans nom
Parlent de leur couleur comme anneaux de chaînon
Et versent du soleil sur les bords de la plage.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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24 juin 2024
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Comment tremper de l’or en le plongeant soudain
Dans des flocons de cendre et des brins de mirage
Et fondre dans du plomb des brisures de rage
Mêlant les livres saints à ce propos mondain ?
Les murs couverts de mots tremblent comme des noix
Préférant le silence au fracas d’un orage
Qui les délaverait de ses larmes où nage
Un reflet du soleil dont le vent prend la voix.
Des rouleaux de velours que porte une béguine
Cachent dans leur replis le cœur d’une bobine
Enroulant le destin sur des tourets de bois.
Puis la marée éteint quelques cierges de cire
Et couvre de son flot qui commence à occire
Tous les rayons de lune et leur meute aux abois.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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19 juin 2024
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Sur le bord d’un chemin où fleurit la lavande
Le soleil se prélasse au bras d’un papillon
Dont les ailes en poudre au reflet vermillon
Tissent sur les raisins une longue guirlande.
Quelques nains de silence et leur pâte d’amande
Brodent un bavardage au nez d’un vieux grillon
Qui bouscule le monde au bout d’un aiguillon
Quand un gredin allume un feu de contrebande.
Puis il pleut des douleurs et des fils de satin
Sur des fleurs de glycine au parfum du matin
Et l’on rougit bientôt au plaisir d’une dune.
Or les mots ont cousu des ganses de beauté
Au revers d’une nuit en pleine éternité
Que des masques de sable ont porté sur la lune.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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18 juin 2024
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J’ai défroissé mon âme avec des doigts de jade
Et j’ai jeté mon cœur dans des ronces d’argent
Comme on brise l’amour sous un ciel voltigeant
Entre des flammes d’or et un pot d’orangeade.
J’ai rêvé de voyage et d’un pays nomade
Où le désert serait ce palmier ombrageant
Un baiser du soleil sur mon rire rageant
D’avoir cousu le temps au fond d’une bourgade.
Mes mains et leurs grands blancs ont servi mon destin
Et caressé le vent qui courrait au festin
De la lune d’un soir et son ombre d’ivoire.
Alors j’ai regardé dans la boite à dessin
Les quelques mots tachés d’un silence abyssin
Et j’ai pleuré sans fin au bord d’un oratoire.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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3 juin 2024
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L’haleine d’un soleil à l’âme rubescente
Couche sur le désert un drap d’éternité
Que des oiseaux de sable avec sérénité
Parfument dans le ciel d’une saveur de menthe.
Des rides de satin à petit coups de fente
Piétinent le désert dont la virginité
Epouse l’univers et son infinité
Sous le voile d’un temps que la fraîcheur argente.
Une marre ensablée au creux d’un peu de soir
Passe l’ombre du jour aux lèvres d’un grésoir
Que la nuit a brodé d’un bout de sucrerie.
Les bêtes du silence et les hommes du vent
Vont alors en priant comme dans un couvent
Puiser l’or du sommeil dans cette galerie.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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31 mai 2024
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La famélique moire attachée au dédain
Des cours de marbre rose et des grains de grenade
Chasse les papillons qui vont en promenade
Vers des buissons d’épine aux fins du fond du jardin.
Une faux affûtée au fil incarnadin
D’un fusil de silex taché de limonade
Tranche les masques noirs d’une pantalonnade
Parfumée en secret d’un brin de lavandin.
C’est l’aurore d’un temps où déjà se dilue
La couleur d’un soleil qui soudain vermoulue
Se fond dans le matin comme peau de chagrin.
Puis des aigles de fer sous leurs ailes de nacre
Arrachent en volant le dernier simulacre
D’un jugement divin au bruit d’un tambourin.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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26 avril 2024
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Le blé de la moisson posé sur la rocaille
Lentement se consume et doucement se fond
A l’aube renaissant d’un sommeil très profond
Où nagent les regards d’une riche broussaille.
Un papillon de sel qu’un écusson écaille
D’un reflet de lilas et d’un bout de chiffon
Frotte contre son corps un joli carafon
Rempli d’un sable d’or et d’un brin de ferraille.
On pousse sous un char des esclaves battus
Et l’on lance la lune en pâture à l’abus
D’un serpent de silence plié dans de la glace.
Puis on épuise l’âme aventurant son cou
Dans le lacet des mots tenus par le licou
D’une branche de feu dont sursoit la grimace.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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22 avril 2024
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Sur le pont de la nuit danse une libellule
Dont les ailes de feu tissent un drapeau noir
Qui s’enroule aussitôt autour d’un grand miroir
Où chuchote une foule en grand conciliabule.
Des lustres à cristaux comme une autre pendule
Tournent de la lumière au fond d’un vieux manoir
Qui surgissant de l’aube au bout d’un entonnoir
Verse les derniers temps sur un bel opuscule.
Un velum de satin souffle nonchalamment
Sur un corps étendu très près du firmament
Pour toucher de son doigt l’immensité de l’âge.
Puis des parfums de jade emplissent le matin
Et à pas de velours comme fait le lutin
Se fondent dans la nuit effaçant un mirage.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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21 avril 2024
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Sous un masque de cendre orné d’un bout de ciel
Le visage d’un ange aux couleurs de la neige
Envahit l’univers avec ce privilège
Qu’ont les enfants rêveurs qui boivent l’arc-en-ciel.
Des grappes de soleil et des saveurs de miel
Coulent sur un étang frappé d’un sortilège
Dont la peau de velours et sa ride de liège
Couvrent le soir marbré d’un feu torrentiel.
L’encre d’un serpentin glisse sur une image
Et remplit le silence où se niche une page
A la douceur d’un fruit cueilli dans un jardin.
Presque sans un soupir le regard d’une biche
Se pose alors enfin sur la longue barbiche
D’un homme en papier blanc au cœur de baladin.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
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