De l’aube au crépuscule au cœur même du lac
Des bourrasques de sable enrichi de lavande
Mugissent à la mort sur les rocs d’une lande
Où poussent des éclairs désossés de leur frac.
Un fantôme bleuâtre à la barre d’un bac
Ricanant de plaisir sous une houppelande,
Conduit sur l’autre rive à la simple demande
Défiant le courant et le puissant ressac.
Des oiseaux inconnus planant sur le rivage
Déchirent de leurs vols le ciel chargé de rage,
Envoûtant le silence au pied du vieux manoir.
On s’épouvante alors quand les lèvres du Comte
Passent soudainement presque par désespoir
De la couleur du sang à l’orgueil de la fonte.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011