Impressions provençales

Couvert d’un chiffon d’or froissé par le mistral

Un pont de pierre blanche enjambe la rivière

Comme un trait de crayon en forme de rapière

Que de riches brigands tirent du littoral.

Des morceaux de ciel bleu sous un chêne ancestral

Illuminent un lavoir où cette lavandière

Rince un drap de soleil dans un bain de lumière

Déployant sa beauté d’un geste théâtral.

Les oliviers en fleurs et les champs de lavande

Gribouillent des parfums sur des bouts de guirlande

Qui courent de la mer aux murailles du fort.

Sous les trilles d’un fifre un air de farandole

Scintille comme un mât qui retrouve son port

En semant en chemin des noyaux d’azerole.

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

Comments

[Stellamaris]

Encore un très beau poème, Francis, j'ai pour ma part été particulièrement sensible aux parfums gribouillés du premier tercet.

(v.6, hiatus, "où_une")

Avec toute mon amitié.

[Rick]

Amazing versatility with image-bearing words!

[DA]

L'image de la rivière dans le premier quatrain est particulièrement belle, mais tout le poème est réussi, non seulement Francis tu mets tes mots en musique, mais de surcroît tu les mets en senteurs !