Le Pont Neuf de Brassaï - JiPèl - link
Aux larmes du silence ils arrachent parfois
Des graines de douleur ou des cristaux de sable,
Mais ils n’effacent pas les caresses du diable
Que le feu du soleil tire de son carquois.
De leurs griffes de fer que cachent leurs pavois
Ils lacèrent les yeux et d’un geste inflammable
Divisent l’univers en partie insondable
Comme si le chagrin était un fruit des bois.
Quand souffle un vent de mer ils mouillent la détresse
D’une brume empesée au parfum de l’ivresse
Et rouillent les défunts d’une peau de serpent.
Puis ils rentrent dans l’ombre où se tapit la vase
D’un mausolée acquis au bout de cette phrase
Dont déjà chaque mot a perdu son accent.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2012