A la forge des mots tous les bouts de miroir
Rougissent sous le feu d’une encre violette,
Décolorant la nuit sur une espagnolette
Entrouverte aux secrets d’un fabuleux tiroir.
Un châle de satin échappé d’un ouvroir
Glisse sur un parquet où gît une épaulette,
Comme si le plaisir d’ouvrir la chevillette
Inondait les jardins d’un embrun de gaufroir.
Des pages aux longs trépas se froissent avec ivresse
Entre des doigts de fée aux griffes de tigresse
Qu’un regard d’acier noir contemple avec amour.
Le temps fond la lumière avec un magistère
Dont le puissant pouvoir dissout avec humour
Le seul instant du jour où se livre un mystère.
Franncis Etienne Sicard Lundquist ©2013