Sous la lune arrimée aux flammes d'un corail
Les marbres du palais se parent d’une braise
Que l’ombre vespérale orne d’une cymaise,
Parfumant les frontons d’une touche d’aiguail.
Au flamboyant tripot d’un caravansérail,
Brûle une huile de lin à l’odeur de fournaise
Qu’une femme voilée à la face de glaise
Répand comme un serpent au bout d’un éventail.
Les princesses de nuit au coeur de leur empire,
Soupirent de désirs et déchirent en spire
La soie brodée à l’or de leurs saris brûlants.
Des pièces d’argent pur s’enroulent en cascade
Autour des yeux crevés de maigres mendiants
Dont la peau de crapaud souffre d’un cœur nomade.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011