Près d’un ruisseau fertile à la rive invisible,
Repose un arlequin sur un damier de feu,
Dont les lignes de fil cousent dans le ciel bleu
Des rivages de rire à la chair invincible.
Des paroles sans mot s’égouttant de la Bible,
Coulent le long des yeux et colorent un cheveu
D’une touche de sang d’où suinte un aveu,
Comme un souffle de vent échappé de la cible.
Marguerites et blés, frissonnant de chagrin,
Hululent des versets qu’un antique tocsin
Scande de sa voix rauque au clocher d’un vieux cloître.
Seul un grillon doré aux pattes d’arc en ciel,
Verse son chant paisible à la pâte de miel,
Sur l’ombre d’un bleuet qui ne cesse de croitre.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011