Poudrant nos yeux de pluie et la mer de grisaille
L’hiver brûle ses doigts sous ses gants vert-de-gris
Et plonge le sommeil dans des trous de saris
Que la laine du soir recouvre d’une écaille.
Ce sont des baves d’or dévorant la rocaille
Ou des cierges de neige arrachés à des cris
Suspendant le soleil à des chauves-souris
Comme des plumes d’astre aux gerçures de paille.
Infiniment plus haut près de la forge aux vents
Des madriers de plomb repoussent de leurs dents
La dentelle d’une aube où se blottit la rage.
Pas un seul mendiant ne tend sa main au ciel
Préférant oublier la douceur d’un mirage
Et serrer dans son poing une goutte de miel.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013