Poignée de sable

Mot à mot le désert repousse un abreuvoir

Vers la rive d’un fleuve où nage un crocodile

Parmi les roseaux mus par un souffle fragile

Posé sur le courant comme un bateau-lavoir.

D’un ciel couvert de boue il commence à pleuvoir

Des grappes de chardons et des gouttes d’argile

Dont le sable glouton boit la saveur fertile

En savourant la pluie au fond d’un réservoir.

Sous des arceaux de verre envahissant la lune

Quelques masques de soie effacent d’une dune

Les traces d’un soleil presque au bout de ses pas.

Les hommes pêchent l’ombre au ruisseau du tonnerre

Les femmes liment l’or aux lèvres de la terre

Mais des enfants debout attendent le trépas.

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2015

Comments

[annie]

Bonjour Francis,
A mon tour d'emprunter le mot à Michel, c'est extraordinaire !


"Les hommes pêchent l’ombre au ruisseau du tonnerre

Les femmes liment l’or aux lèvres de la terre

Mais des enfants debout attendent le trépas."

Je prends à nouveau le modèle si vous le permettrez...
Mes félicitations renouvelées Francis et ma sincère amitié.
Annie

[Francis Etienne]

Merci Annie pour ce dithyrambique commentaire et merci aussi de prendre un modèle dans ces mots mais je me sens humble et je n'oublie jamais que ce blog et les pages qui s'y ajoutent régulièrement est bien un cahier d’exercices. Je ne perds jamais de vue qu'il s'agit d'un travail en cours plus d'une page achevée. D'ailleurs achève-t-on jamais de polir un texte?
Merci encore de tout mon coeur,
Cordialement,
FE

[Stellamaris]

Extraordinaire, Francis ! Avec toute mon amitié.

[Francis Etienne]

Merci Cher Stellamairis,
le mot extraordinaire dans votre bouche a un sens vraiment particulier que je reçois avec le plus d'humilité possible mais qui toutefois illustre le texte d'une aura de maître.
Merci encore de tout coeur,
Cordialement,
FE