D’une outre de silence où repose l’angoisse
S’échappe un souvenir étouffé par la peur
De retenir le vent et son étrange ampleur
Dans un bassin de mots qui se remplit de poisse.
Le vitrail du regard se creuse puis se froisse
Comme un long voile d’or dont la douce fraîcheur
Couvre la chair en feu d’une pâle douleur
Enracinée au temps sans que le jour ne croisse.
Nos âmes portent l’aube au bout de leurs espoirs
Et soulèvent souvent le bronze des heurtoirs
Pour demander l’aumône au maître et son esclave.
Mais si le froid pénètre au cœur de nos regrets
C’est pour briser les sceaux de merveilleux secrets
Que la vie a cachés au fin fond d’une épave.
Francis Etienne Sicard Lundquist
©2012