Mon enfance est un astre entre l’ombre et l’argile
Diapré dans le satin de ces riches instants
Où le soleil se couche au fil de jours distants
Dont le seul souvenir est pourtant si fragile.
Quelques cendres de mots tirés de l’évangile
Couvrent de leur douleur mes yeux inexistants
Plongés dans le cercueil de regrets persistants
Malgré l’oubli d’un temps raclé par un strigile.
Sont-ce des ronces d’or et leurs perles de poix
Qui couvrent mes doigts nus d’une coque de noix,
Ou le brusque désir de confesser ma joie ?
Un homme sans destin répondrait au hasard,
Mais pour tout avouer une âme qui se ploie
Vaut bien plus qu’un sonnet séché par le buvard.