Sur un coussin d’agate annelé d’asphodèles
Repose un ciseau d’or aux lames de corail,
Qu’une main d’obsidienne arrachant un camail
Tente de dérober aux Parques infidèles.
La chair d’une adulaire aux lourds reflets de stèles,
Palpite innocemment au travers d’un vitrail,
Dont les veines de plomb se colorent d’émail,
Lorsqu’un souffle de feu postillonne des grêles.
Sur un char d’airain pur passe un prince arrogant,
Dont l’armure de cuivre étincelle de sang,
Comme un fanion brûlé par de puissants fantômes.
Dans la fournaise alors la nasse de l’instant
Braconne un premier jour dont l’immense ouragan
Chasse le temps perdu comme un serpent d’arômes.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011