26 janvier 2014
7
26
/01
/janvier
/2014
19:36
Le froissement câlin des grillons sur la plage
Envahit le silence où se creuse un regard,
Qui se pose un instant sur le bout de brocard
Jeté dans l’océan comme un cri d’abordage.
Des perles de soleil grouillent dans une cage
Et fondent sous la langue habillée en lézard
Pour toucher le satin d’un rougeoyant brouillard
Descendu d’un volcan en plein éclat de rage.
A l’écume du sable une dune se vêt
Et caresse le vent de sa peau de duvet
Irisant le désert d’une larme de marbre.
C’est un dernier baiser échappé d’un corps nu,
Un fruit abandonné sous le poids de son arbre,
Et c’est déjà le jour qui quitte l’inconnu.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
25 janvier 2014
6
25
/01
/janvier
/2014
21:18
Dans un cahier froissé par des larmes de sang
Quelques mots démodés dévoilent un calvaire
Dressé sur le chemin comme un nœud de clavaire
Dont les branches de sel se jettent dans l’étang.
Déjà dans la pénombre au bord du premier rang
Se dessine un sourire orné d’un éventaire
Qu’une feuille de menthe et son abécédaire
Remplissent d’un soupir bleuté d’ylang ylang.
La terrasse alentour hurle la quiétude
D’une nuit repliée avec incertitude
Contre une étoile en or et un trou de miroir.
Puis la page se tourne effaçant du cahier
Les traces d’un baiser pris dans un cendrier
Dont le cristal rougit la laque d’un couloir
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
24 janvier 2014
5
24
/01
/janvier
/2014
21:09
A l’ourlet de la nuit se presse une hirondelle
Dont les ailes de soie éclaboussent de noir
Le ciel emmitouflé dans un sombre peignoir
Que des étoiles d’or couvrent de leur dentelle.
Tourbillonnant longtemps autour d’une chandelle
L’oiseau se pose enfin sur un bout de perchoir
Dont l’ombre se déplie au marbre d’un lavoir
Où piaffe le soleil pris dans une tendelle.
A ses cris de cristal la lumière sans fins
Jaillit de l’onde en flamme et fuit jusqu’aux confins
D’une terre habillée aux pailles de la lune.
Quelle dure beauté que cet instant d’airain
Plongeant le monde entier dans le bouillon d’un bain
Renaissant de la cendre et d’un dé de fortune !
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
23 janvier 2014
4
23
/01
/janvier
/2014
21:26
Des violettes d’or encombrent le vitrail
D’une ogive enlacée à la brume éternelle
Qui rôde sous les mots d’une longue ficelle
Comme un serpent de plomb aux écailles d’émail.
De riches paravents parsemés de corail
Fondent des fils d’argent et des bruits de crécelle
Dans un creuset de sang dont l’odeur ensorcelle
Les esprits possédés par l’amour du sérail.
Il tombe de la nuit des sucres de silence
Qui coulent sur les puits appelés de jouvence
Pour que la chair de roche apaise le chagrin.
Pourtant quelques oiseaux éloignés du rivage
Portent déjà le fil qui conduira la rage
De la lèvre du jour aux frissons d’un florin.
Francis Etienne SIcard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
20 janvier 2014
1
20
/01
/janvier
/2014
21:28
L’outre de chaque instant se gonfle de tristesse
Quand passe sous le temps la lame du couteau
Qui glisse lentement d’un ourlet de manteau
A la chair d’une horloge au souffle de tigresse.
La dentelle d’émail toute en délicatesse
Scintille élégamment comme un bout de fronteau
Déchiré par le vent d’un étrange écriteau
Où se lisent des mots d’une grande justesse.
La voix rauque et lassée une heure se maudit
Etouffant un sanglot dont le flot enlaidit
La richesse des jours d’une tache de cire.
Or qui traverse seul le désert de la nuit
Sait déjà que demain dès maintenant expire
Et cédant au plaisir dévore un dernier fruit.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
18 janvier 2014
6
18
/01
/janvier
/2014
23:04
D’une rose en cristal éclose au bord du vent
Elle avait le parfum et l’éclat insondable
Dont parfois le soleil à l’amour indomptable
Epousait la beauté d’un vœu pur et fervent.
Elle cueillait l’iris comme un fruit du levant
Parsemant la couleur d’une touche de fable
Posée entre ses doigts et son cœur intouchable
Pour décrocher la lune et son voile absolvant.
Des pierres de chemin et des bouts de banquise
Grossissaient ses trésors d’un éclat de surprise
Que parfois les enfants admiraient par hasard.
Puis elle s’en est allée au fil d’une rivière
Disparaissant du monde aux marches d’un puisard
Creusé dans l’incendie enveloppant sa bière.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
17 janvier 2014
5
17
/01
/janvier
/2014
21:19
En touchant de sa lèvre un soupir de framboise,
Le zéphyr éblouit l’âme de ce jardin
Où repose un instant sur un vertugadin
Un fil de soleil tiède au reflet bleu turquoise.
Quelques feuilles de menthe au parfum de vergeoise
Bruissent en silence et se pâment soudain
Fondant leur peau de miel sous les doigts d’un ondin
Surgi du fond des temps sur un morceau d’ardoise.
Les lys couverts de marbre effilochent leurs crocs
Contre les murs de pierre à la bouche de brocs
Qui tissent de l’émail au cœur d’une fontaine.
Des papillons peureux jouent à saute-mouton
Puis plissent l’air brumeux autour d’un vieux santon
Qui marche vers le ciel au pas de capitaine.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
13 janvier 2014
1
13
/01
/janvier
/2014
15:22
Le reflet gorgé d’or des très riches lambris
De la chambre à coucher de la reine amoureuse
Tranche au fil de sa lame une heure radieuse
Suspendue au cristal d’un soleil tout en bris.
Des chiffons de satin comme des colibris
Papillonnent aux mains d’une soubrette heureuse
De retrouver la joie à la lèvre moqueuse
D’une femme ignorant jusqu’aux cieux assombris.
Et pourtant le chemin qui mène à la terrasse
Se gonfle d’un orage à l’horrible cuirasse
Que les larmes de sang jamais ne perceront.
Or le temps d’un soupir une goutte de pluie
A coulé sur la joue et comme un peu de suie
A taché ce regard qui doit baisser le front.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
12 janvier 2014
7
12
/01
/janvier
/2014
21:22
Quand rougit le soleil sous une peau de nacre
Les arbres de la nuit surgissent des forêts
Pour boire la fraîcheur des tous premiers secrets
Du jour qui lentement s’avance vers son sacre.
Une mèche de ciel comme un bonnet de diacre
Flotte sur le ressac de frêles mascarets
Qu’un fleuve de mots purs aux rivages clairets
Portent jusqu’à bâbord d’une riche polacre.
Des palmes et des mâts mêlant l’infinité
Aux boisseaux de silence empli d’éternité
Percent les voiles d’or et la soie amarante.
Or des parfums de jade incrustés de chardon
Brûlent sur les autels dont la beauté mourante
Consume l’univers sans le moindre pardon.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
11 janvier 2014
6
11
/01
/janvier
/2014
21:12
De lourdes chaînes d’or encerclent le jardin
Et creusent de leur poids le sable de la plage
Que des algues de soie imbibent d’une image
Alourdissant le ciel d’un sourire badin.
Le sucre liquoreux d’un sirop grenadin
Mouille les fleurs du parc d’une saveur sauvage
Que des oiseaux de mer approchant du rivage
Dévorent d'un regard de sinistre gandin.
La palmeraie oublie un instant le silence
Et tremblante de joie étale sa faïence
Au bord d’une fontaine où s’abreuve un renard.
Quelques pas de pieds nus effleurent l’eau vivante
Et se glissent prudents sur la peau d’un buvard
Que des trous de lumière offrent à la servante.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
10 janvier 2014
5
10
/01
/janvier
/2014
21:01
Des parcelles d’étoile éparpillent de l’ombre
Sur les feuilles d’argent d’un olivier en fleur
Que la nuit a nourri d’un sourire enjôleur
Dessiné comme un cœur sur une peau très sombre.
Chaque pas du silence approche sans encombre
Une heure dispersée au bord d’une couleur
Dont la glace fondante éblouit la pâleur
D’un visage inconnu masqué sous l’or d’un nombre.
De la plage de sable aux rochers de la mer
Une femme aux pieds nus boit le venin amer
D’une vague attachée aux songes de la reine.
Et pour clore un destin qui traverse un miroir
Un ange en cire blanche entrouvre ce tiroir
Où se glissent ces vers à la saveur sereine.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise
8 janvier 2014
3
08
/01
/janvier
/2014
18:32
Photographie de Dominique Arnaud, ©2014 extraite de son blog Mon Petit Journal, d'Ici, Au Mexique et d'Ailleurs.
link
Sous sa peau de velours piqué de diamants,
Le souffle suspendu comme un bruit de rivière,
Il éveille le temps d’une braise de pierre
Dont la douce couleur se fond aux firmaments.
La brume d’un ciel pâle enrichi de pigments
Tisse des bouts d’ombrelle en plume de poussière
Et pose sur le roc un baiser de paupière
Que le vol d’un oiseau brode de filaments.
La plaine emmitouflée au pied de sa tendresse
Se love dans son ombre et puise de l’ivresse
Dans sa lave apaisée aux larmes d’un chardon.
Seul le soufre d’un fil suspend son long silence
Au-dessus d’un sommeil dont la dernière ganse
Garde encore le feu dans un bain d’amidon.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Vitrail de glaise