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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 22:06

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Des grappes de deniers aux griffes d’une main

Brillent d’une beauté dont la concupiscence

Erafle chaque lèvre avec incandescence

Comme des fleurs de sel au pouvoir inhumain.

 

Le son miraculeux de l’or sans lendemain

Coule au bout du regard en pleine efflorescence

Et sans salir la chair au goût d’adolescence

Pave déjà d’amour le sable du chemin.

 

De célestes beautés descendant de la voûte

Enferment dans leur cœur comme dans une soute

Des trésors de mémoire et des frissons de peau.

 

C’est un monde de marbre où se rouille la vie

Un port de l’océan que referme l’envie

Et pourtant une page écrite au chalumeau.

 


Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 21:05

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Des lys embaument l’ombre au parfum de la lune

Et glissent leur dentelle à la bouche d’un roi

Qui s’avance en silence avec son palefroi

Comme un fantôme mû par l’espoir de rancune.

 

Des pétales de vent posés sur la lagune

Rougissent sous le sang qui coule d’un beffroi

D’où s’échappent soudain les reflets d’un orfroi

Qu’une dague sculptée entache de peau brune.

 

Quelques sombres oiseaux plongent dans le brouillard

Où se dissout le cri d’un auguste vieillard

Vacillant de la vie à la voûte céleste.

 

Un glas clôt de sa voix cette heure de la nuit

Que des moines tremblants chantent d’un air funeste

Car ils savent déjà que la mort les poursuit.


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 20:46

 

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Une source glacée étale ses cristaux

Sur un lit de galets tapissé d’une mousse

Dont les brindilles d’or un soir de lune rousse

Fondirent des flocons en gerbes de métaux.

 

Des voiles rapprochant les lèvres des étaux

Déracinent le vent par petite secousse

Que parfois le courant à son filin émousse

Comme l’éclat brûlant des péchés capitaux.

 

Quelques perles de neige au goût de violette

Irisent l’empyrée et piquent la voilette

De la voûte céleste amarrée à la nuit.

 

C’est le dernier soupir d’une virgule en flamme,

Le retour des couleurs à la pulpe de fruit

Et le lever du jour au bout d’une oriflamme.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 22:01

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Une aiguière d’or reflétant sous sa lèvre

La pourpre d’un prélat aux armes de vermeil

Plonge le grand jardin dans un profond sommeil

Dont les cloches du cloître effarouchent l’orfèvre.

 

Les tilleuls et les lys au parfum de sel mièvre

Répandent leur effluve entre un bout de soleil

Et des anges de marbre en très simple appareil

Roulant dans leur regard des graines de genièvre.

 

Les salons du palais remplis d’obscurité

Chuchotent des secrets en toute impunité

Comme si le silence était un lieu de crime.

 

Des ombres en livrée épongent d’un cœur las

Les gouttes d’un vinaigre au goût de chasselas

Venant ainsi rouvrir les grottes de l’abîme.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 22:07

 

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Sur la page du ciel des encres de couleur

Ecrivent à l’envers un chant indélébile

Que le soleil riant de son œil immobile

Recouvre d’un or brut fondant sous sa chaleur.

 

Des virgules de neige au charme cajoleur

Percent l’immensité d’une bouche labile

Et bercent l’univers d’un plaisir dont jubile

Une étoile échappée aux ruses d’un voleur.

 

Un madrier d’écume équarri par la grève

Construit à son cristal une image de rêve,

Eblouissant le cœur d’un instant de beauté.

 

Tout l’été se consume autour d’un seul mystère

Dont le secret empaille un peu de nudité

Aux grains d’un sable chaud que la mer désaltère.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

 

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 21:13

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Il flotte au bord du lac une ombre de safran

Dont le voile bleuté sous le poids du rivage

Ensemence l’été d’un ruisselant plumage

Que caresse d’un doigt le souffle du joran.

 

Echappé de la mer le cri d’un cormoran

Traverse la vallée où se terre une cage

Qu’un pêcheur de couleurs affuble d’une image

Dérobant la magie aux chiffres d’un cadran.

 

Près du port ensablé dans un repli de vague

Qui court de la rivière aux flancs d’une madrague  

Un boisseau de silence ébouillante la lune.

 

Puis le rêve s’apaise aux onguents d’un sorcier

Apparu dans la nuit sous un habit princier

Comme le roi de cœur dans un jeu de fortune.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 21:26

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Quand s’efface le jour aux yeux de la verrière

Et que tombe la nuit sur le jardin en pleurs,

Des ruches de soleils pareilles à des fleurs

Ouvrent à l’infini leur cœur de chanvrière.

 

Quittant l’obscurité de leur humble tanière

Elles emplissent le ciel de milliers de couleurs

Et brodent l’univers à leurs pas de jongleurs

Comme des oiseleurs en quête de prière.

 

Elles fondent de l’or avec des bouts de vent

Que des bouches de soie attachent en rêvant

Aux branches d'un silence où se couche une étoile.

 

Alors un violon solitaire et divin

Dilue à son velours les contours d’une toile

Que déchire en tombant une goutte de vin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 21:52

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En perçant le brouillard d’une griffe de fer

L’oiseau vide le temps de ses larmes de rage

Que des feuilles de buis sous le vent de l’orage

Recouvrent d’un secret qui fait pâlir l’enfer.

 

Comme un bruit étouffé par l’or du mâchefer

Jaillissant de la forge aux poumons de cirage

La rouille de la nuit dévore le fourrage

Des astres empilés sur un vitrail ouvert

 

La lune foule l’air d’un pied de ballerine

Et brasse l’univers dans une mandarine

Dont le parfum de miel tache les doigts de sang.

 

Or déjà l’horizon brûle sa peau de pêche

Dans un trou de miroir encerclant un étang

Qu’une bougie de sel consume de sa mèche.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

 

 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 20:07

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Par les tous premiers mots d’un savant babillage

Le flatteur se présente aux yeux de l’étourdi

Comme un homme de peu dont l’esprit engourdi

Reconnaît le génie à son seul tatouage.

 

C’est avec un discours d’un fabuleux rouage

Que charme le coquin à l’esprit dégourdi,

Mais c’est bien un silence à l’accent alourdi

Qu’il jette sous ses mots en lieu de renflouage. 

 

Car il cherche l’orgueil et son poison mortel

Préparant l’imbécile à la table d’autel

Où de son sacrifice il sera la victime.

 

Ainsi se joue au jeu du vice et du hasard

Le sort des tout puissants tombant sous le poignard

De fourbes serviteurs et des fauteurs de crime.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 21:44

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Enrichissant son cœur d’un verre de chagrin,

L’homme s’en va tremblant s’asseoir dans une rue

Où l’odeur de la nuit a le goût de morue

Comme la pluie aussi la couleur du purin.

 

Près d’une croix de fer passe un chien pérégrin

Le regard martelé par la joie disparue

D’une aube surgissant au sommet d’une grue

Que le vent du printemps tire de son écrin.

 

Les derniers pas de femme et leur rire d’ivresse

S’éteignent lentement sans laisser une adresse

Où rêver un instant serait un don de Dieu.

 

Puis le froid engourdit la chair dilapidée

Et embaume l’esprit d’un parfum d’orchidée

Dépossédant le ciel de son dernier prie-Dieu.   


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 21:42

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La dernière lumière épouse le brouillard

Et se fond comme un sucre au bord de la banquise

D’où s’échappe en pleurant une vague soumise

Aux griffes d’un orage à l’odeur de buvard.

 

Loin sur le long rivage au bout d’un étendard

Claque un drap de couleur que le ciel par surprise

Déchire comme un mot avec la friandise

De quelqu’un qui s’ennuie avec un ton bavard.

 

Une folle chaloupe éventre de sa proue

La dentelle de sel qui soudain amadoue

Les monstres d’un silence où se creuse la mort.

 

Puis la mer en lambeaux arrache la nacelle

Du dernier trou béant qu’une lâche sarcelle

Contemple comme un œil qui regarde le port.

 

Francis Etienne SIcard Lundquist ©2014

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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 18:06

 P1090970

 

 

Ruisselant d’une larme à la saveur de fruit

Un regard de cristal glisse avec élégance

Entre des lèvres d’or dont la blême brillance

Illumine une vasque où repose la nuit.

 

Une charmille en plâtre avidement réduit

Les rides d’une chair à la douce fragrance

Erodant le plaisir d’un peu trop de garance

Brûlée en souvenir d’un visage qui fuit.

 

Quelques perles de nacre ourlent de leurs douleurs

Un velours enrichi par des flaques de fleurs

D’où s’échappe parfois un infini murmure.

 

Puis un marteau de cuivre emboutit un miroir

Déchirant le linceul d’une haute ramure

Lorsque surgit du ciel un cri de désespoir

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 21:03

P1090692

 

 

Un bourgeon de nuit pâle au bout d’un sucre noir

Touche à bout de sépale une branche de sève

Enfouissant le temps dans un pli de la grève

Où murmure un instant bercé par l’ostensoir.

 

Sous le sable brûlant regorgeant d’un drageoir

Des pépites de sang que la brise soulève

Dévorent la lumière au visage de rêve,

Comme la source meurt dans le bac d’un lavoir.

 

En puisant des soupirs dans des feuilles de vigne

Quelques passants perdus par la maudite guigne

Errent autour du temple où repose un condor.

 

Et pourtant sans un mot chaque regard confesse

Un destin ébloui par les éclats du sort

Que réserve une vie au cœur de la détresse.


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014


 

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 19:34

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Recouvert par le ciel d’une feuille d’éponge

La mer couche son cœur contre un bout de galet

Dont la joue enflammée orne à son roselet

L’horizon d’une larme et le matin d’un songe.

 

Une étoile étourdie à son insu prolonge

Le reflet argenté d’un riant angelet

Que la main du destin sous un noir gantelet

Caresse comme cerf qui prestement forlonge.

 

Les mouettes par vague éventrent l’océan

En éventant d’un cri les versets d’un péan

Dont l’écho se perdra dans des châles de brume.

 

Quelques masques coulés dans des bris de corail

Surgissent un à un d’une plaque d’émail

Pour d’un souffle de soie enfanter une plume.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 21:14

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Un ange en habit d’ogre une flamme à la main

S’avance vers le bois où se cache un long rêve

Et glisse entre les troncs dont la suave sève

Coule sur les cailloux d’un infini chemin.

 

Le parfum capiteux d’un précieux jasmin

Enfume les sentiers qui mènent à la grève

D’un étang endormi qu’une sorte de trêve

Empoissonne de fruits et de lèvres carmin.

 

Le brouillard innocent foule chaque clairière

Sous  son lange de nuit que le peu de lumière

Gonfle d’un pur mystère à grand bruit d’olifant.

 

Une étoile pourtant échappe à l’agonie

Du tout dernier regard du  prince qui renie

Et son peuple fidèle et ses amours d’enfant.


 

Francis Etienne SIcard Lundquist ©2014

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  • Lettres de soie rouge
  • Ce blog est le fruit d'un travail d'études du sonnet classique.  Les photographies sont celles de l'auteur, sauf dans les cas mentionnés pour en avertir le lecteur.  C'est enfin un vivier de textes pour les lecteurs, les éditeurs, ou les flaneurs d'alcôve.
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