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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 21:44

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Sous sa lourde mantille ourlée à fleur de peau

Le regard étoilé d’un parfum de vanille

La négresse s’avance ébruitant sa cheville

Enroulée aux couleurs d’un burlesque oripeau.

 

L’église toute entière observe ce fléau

Qui ose se montrer à la sainte famille

Avec cette insolence et sous cette guenille

Qui ne cache des sens que juste ce qu’il faut.

 

Elle se jette un instant au pied de Sainte Estelle

Dévoilant son visage où la honte pastelle

Chaque trait corrompu par la tentation.

 

La foule toutefois muette comme carpe

La regarde s’asseoir près d’une haute harpe

Que  ses mains toucheront en méditation.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 22:17

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A chaque chiffre pair le mystère du monde

Recouvre le soleil d’un voile de poison

Fondant dans un brasier où fusent à foison

Des bouquets de lilas à la bouche féconde.

 

Une fée en voyage à l’humeur vagabonde

Sème des bouts de laine et tombe en pâmoison

Devant l’astre éconduit sous sa lourde toison

Pour avoir embrasé la rivière et son onde.

 

Des chandelles de sucre à la peau de piment

Brûlent face au désert sous l’œil du firmament

Comme des roses d’algue ou des bouts de silence.

 

Puis l’infini se mêle au bruit du nombre d’or

Pour construire des mots dont le riche trésor

             Scintille sous les doigts d’un poète à Florence

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 21:09

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Par touches de velours le ciel couvre son cœur

D’une lumière d’or que des boules d’ivoire

Roulent dans la blancheur d’un immense ciboire

Posé sur un autel regorgeant de liqueur.

 

Le temps traverse l’ombre en terrible vainqueur

Et sème sur la mer ce doux parfum de poire

Qui ronge le regard d’un mépris dérisoire

Ordonnant de mourir sans aucune rancœur.

 

Le sable déchiré par des bouts de ficelle

Emporte sous sa vague un rêve de nacelle

Suspendue aux soupirs d’une bouche en effroi.

 

Et pour un seul mensonge apaisant la brûlure

Un paon couleur de neige à la divine allure

     Dérobe de son bec l’aube au sein d'un beffroi

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 22:56

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L’encre forge à sa peau des rides de mercure

Que les mots sans raison vident de leur tison

Comme si par hasard le froid d’une prison

Envahissait le sang d’une large gerçure.

 

Le papier délavé par l’or du cyanure

Fond sa pâte de bois dans un trou de blason

Et traverse le temps en pleine fenaison

Dépourvu de ce bruit qui règle la césure.

 

Pour écrire un ouvrage et toucher le cercueil

Où s’endort la marée aux lèvres d’un écueil

Il faut tisser des mâts ficelés par du sable.

 

Seul le maître connaît la route du destin

Qui traverse le port et ses branches de fable

Pour sauver de la mort un prince clandestin.


Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 20:23

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A chaque pas de l’aube un filet de satin

Coule d’un flacon d’or rempli d’ambre et de gloire

Que la main d’un géant verse sur de la moire

Tendue entre les fils d’une lune en rotin.

 

Languissant comme une âme aux bras d’un diablotin

Une ombre se faufile aux pages d’un grimoire

Pour écrire des mots enfuis de la mémoire

D’un homme se prenant pour un sombre lutin.

 

Un bourdon épuisé par le poids d’une plume

Se repose en silence au revers d’une enclume

Dont la chair étourdie ondule d’un frisson.

 

Qui froisse alors le mur au bord du cimetière

Lorsque passe un nuage au-dessus d’un buisson:

Est-ce le jour griffé par un chat de gouttière ?

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 22:05

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Dans un sac de brouillard où le tonnerre gronde

Un cercle enrubanné d’une peau d’abricot

Scintille comme un saint au regard de boscot

Que le vent de la nuit voile d’une seconde.

 

Des mains de cire blanche à l’ombre rubiconde

Fouillent dans les marais qu’un bout de calicot

Habille à la couleur d’un gros coquelicot

Que le ciel émiette au fil de sa faconde.

 

Sur la scène passée au sucre d’un lavoir

Une danseuse nue avale sans savoir

Des perles de rivière et du feu de fontaine.

 

Or l’aube et sa charmille illutent déjà d’or

Les écailles d’un toit que la plainte d’un cor

Recouvre de son crêpe et de sa lourde haleine.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 21:15

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D’une feuille de menthe et d’un feu de fanal

Le magicien crée un sirop de cerise

En repoussant le soir sur un bout de banquise

Dont les reflets de soie élident le canal.

 

Une étoile de laine en manteau cardinal

De son museau de nuit habilement égrise

Les joyaux d’un trésor que parfois le cytise

Cache dans un secret au parfum hivernal.

 

Le souffle d’un ruisseau passe au fil de l’épée

La bouche d’une enfant que le ciel a nappée

D’une larme de miel et d’un brin de nougat.

 

Or les rats de la ville échappent de leur cage

Mais le joueur de flûte à qui faudra le gage

Prépare un châtiment pour qui vit renégat.


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 21:23

P1080841

 

 

 

Ils habitent nos mains sous leurs doigts de vanille

Et froissent notre peau de leur dos de carton

Que le hasard parfois maquille d’un fronton

Comme un bout de chanson d’un rouge cochenille.

 

Leur suave parfum au goût de mancenille

Enivre nos regards d’une fleur de coton

Qui glisse de la page au froufrou d’un feston

Dont la fragilité rappelle la guenille.

 

L’encre scelle leurs mots aux lignes de papier

Et parfois en saignant réveille du guêpier

Une pensée errante et pourtant magnanime.

 

Puis ils prennent leur place au cœur d’un monument

Que nous construisons tous d’un plaisir unanime

Pour réchauffer nos cœurs à leur doux tégument.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 22:06

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Cendre et braise de temps un fleuve sans couleur

Baigne  d’or et d’encens les larmes d’une enfance

Bariolée aux mots sans aucune élégance

Qui recouvrent le corps d’un pétale de fleur.

 

Des cartes à jouer et des porte-malheur

Jonchent de leurs chiffons et de leur sueur rance

Le parquet des palais que des rats en errance

Tachent comme des trous qui bâillent de douleur.

 

Les bouquets où se fane une ombre de nuage

Repoussent à leur pied la lèvre d’un suage

Mourant sous le reflet d’un cierge qui s’éteint.

 

Il pousse sur les toits recouverts de farine

Des branches de silence aux reflets  de l’étain,

Puis la lune se glisse au cœur d’une vitrine.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 22:14

P1080875

 

 

Parfois j’éteins la nuit avec un bout de cire

Que je trempe dans l’or d’un étrange bassin

Dont les lèvres de marbre au sourire abyssin

Me rappellent l’ivoire et les fruits à confire.

 

Il tombe de mes yeux des vagues de délire

Qui viennent s’échouer sur la peau d’un broussin

Comme les bris de sang d’un jeune spadassin

Que des anges frileux glissent en tirelire.

 

Puis je marche sans âme au bord d’un mur brûlant

Où se posent des mots que mon cœur en hurlant

Déchire d’une page écrite avec délice.

 

Car ma vie éternelle ensorcelle le temps

Que mes doigts étourdis depuis bien trop longtemps

Filent encore un peu sans faire de caprice.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 21:27

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Comme passe le temps au bout d’un serpentin

Ainsi jaillit du cœur ce cri de solitude

Qui mouille à sa salive avec mansuétude

Les derniers mots écrits par un triste pantin.

 

De sa gorge serrée à l’étau du destin

S’échappe le sanglot de son ingratitude

Et dépeçant la nuit en grande turpitude

Le lâche se souvient de son dernier festin.

 

Des flammes de chagrin prises dans la détresse

Usent à leur ivoire une heure de l’ivresse

Où plonge pour toujours un silence de fer.

 

Or que tremble la lèvre ou que s’ouvre la fosse

Qu’importe le cocher qui conduit le carrosse

Puisque le repentir n’entre pas en enfer ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 21:19

 

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Sous une poudre d’or et de fleurs d’églantine

La pierre de mémoire ouvre son grand tiroir

Où grouillent des regards dans des bris de miroir

Que le flot d’un torrent recouvre de platine.

 

Des boucles de parfum à la peau serpentine

S’envolent en désordre au-dessus d’un terroir

Que des moines cloîtrés sur les bancs d’un ouvroir

Enluminent de mots au goût de nougatine.

 

Dès le lever du jour dans un drap de lin blanc

Un ange incandescent le soleil sous le flanc

Sème de la lumière en état de grenage.

 

Le sucre de la nuit fond alors dans la main

Comme un butin de roi dont le riche apanage

Empoisonne le sang de son frère germain.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 22:49

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Des coupoles de marbre écaillé par l’orage

Boursouflent de leur dos le jardin endormi

Sous un dais de satin où parfois a frémi

Ce silence du temps qui dévore le mage.

 

Les passants éblouis découpent une image

Dans un trou de bassin grand comme une fourmi,

Et plantent dans le ciel l’ombre d’un ennemi

Dont la ville meurtrie évente le courage.

 

A quelques pas perdus d’une gare au repos

Des sifflements de cendre acclament à propos

Le retour d’un oiseau vers son seul sanctuaire.

 

Les clochers sont drapés d’une peau de brouillard

Et le vent se ternit au pied d’un ossuaire,

Quand peut paraître alors l’ombre d’un corbillard. 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 21:37

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Le bruissement bleu d’un ciel sans un soupir

Glisse sur le velours d’une dune assoupie

Entre les bras lascifs d’une vague accroupie

Au bord d’un long baiser qui cherche à se tapir.

 

Près du port immobile où savent se clapir

Des voiles chuchotant des rires de toupie

Le parfum de la mer et sa douce utopie

Bercent rêves et gens qui veulent déguerpir.

 

Le bras tendu vers l’or des hommes en silence

Regardent l’horizon crier son insolence

Face aux îles d’azur d’où s’enfuit du cristal.

 

Puis lassé par le temps le jour replie une âme

Dans un mouchoir de sable essuyant une rame

Qui déchire les flots et leur bruit de métal.


 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 18:30

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Des lampions de cristal découpés en flocons

Dansent sur la lagune où glisse une gondole

Dont la laque de bois tisse une farandole

Au revers d’un reflet figé dans un flacon.

 

Un masque d’arlequin en plumes de faucon

Se maquille de nuit sous une girandole

Que des colombes d’or au visage d’idole

Sertissent d’un éclair décousu des balcons.

 

Des pépites de ciel retombant de la lune

Mouillent de leur couleur les pieds de la Fortune

Dont la place Saint Marc embrase la beauté.

 

Le vent chaud de la mer caresse alors la rade

Du souffle d’un verrier dont le regard de jade

Emprisonne le sable au bout de son baiser.

 

  Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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  • Lettres de soie rouge
  • Ce blog est le fruit d'un travail d'études du sonnet classique.  Les photographies sont celles de l'auteur, sauf dans les cas mentionnés pour en avertir le lecteur.  C'est enfin un vivier de textes pour les lecteurs, les éditeurs, ou les flaneurs d'alcôve.
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