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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 19:49
Ouvrage d'art

Sous un porche d’église envahi par le lierre

Une étoile s’endort comme un éclat du soir

Qu’une main de cristal répand d’un encensoir

Plongé dans le silence où se brise une pierre.

 

Un volet refermé sur un bout de prière

Claque dans le grand vent qui se creuse un couloir

Entre les fruits mûris au bord de l’abreuvoir

Et la menthe glacée au bras d’une rivière.

 

Sous l’ourlet de la nuit la chair d’un souvenir

Touche déjà la peau des rêves à venir

Où s’échoue un baiser à la pulpe de mangue.

 

Tout s’enrobe de brume et dans l’obscurité

Une ombre de déesse à la pâleur exsangue

Se glisse entre les mots et leur éternité.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 21:30
Laisse sans fin

Il flotte au bout de l’ombre un parfum d’abricot

Et dans le reflet brun d’une boucle d’écaille

C’est un fruit défendu cueilli sur la rocaille

Qui brûle à son poison les lèvres d’un boscot.

 

La bouche d’une enfant rouge coquelicot

Croque la chair du vent dans un bruit de broussaille

Griffant d’un doux frisson un ange qui tressaille

Sous un baldaquin d’or doublé de calicot.

 

Un cerf-volant se noue aux branches de l’ivoire

Qui perle de la nuit où s’épuise l’histoire

D’une vague en voyage au pays du coton.

 

Pas à pas cependant un soldat de la garde

Remonte vers le roi et comme un hanneton

Perce son beau regard d’une humeur babillarde.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 20:11
Lanterne magique

Sous son drap de saphir la nuit couvre le monde

D’une brume de songe où fleurissent des puits

Qu’emportent les enfants dans leur boîte à biscuits

Dès que la fée se fond à la chair d’une ronde.

 

Une étoile filante à la peau vagabonde

Brille de mille éclats brassant des mots fortuits

Dans une outre en papier qui contient tous les bruits

D’un univers naissant d’une seule seconde.

 

Le soleil et son feu coulent d’un entonnoir

Déroulant sous leurs pas la poix d’un promenoir

Recouvert d’un branchage où gazouille une grive.

 

Enfin se lève au loin une voile de lin

Qui délie à sa joue une aube de moulin

Comme un fleuve embrasant la terre de sa rive.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 21:36
Enigmatique absence

Comment creuser le temps d’une louche de sel

Et nouer à la vie une ombre de mirage

Comme si les bateaux qui bordent le rivage

Délivraient le soleil du poids d’un lourd missel ?

 

Pourquoi porter les mains sur le grès du chancel

En barbouillant l’azur d’un chiffon à cirage

Que des perles de sang dans un moment de rage

Ont taché d’un chagrin pour défendre un lambel ?

 

Et qu’importent ces mots dont les rides de joie

Froissent le souvenir d’une certaine soie

Qui jadis se tissait aux tambours des métiers ?

 

Car pour suivre le cours d’une fraîche rivière

Il suffit de cueillir des fleurs de sansevière

Sous les branches en feu des plus beaux noisetiers.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 21:30
Tour d'ivoire

Dans un vase de chine à la peau de cerise

Un bouquet de lilas boit la fraîcheur du soir

Dont la mousse bleuit les ombres d’un boudoir

Où repose une femme à la douceur exquise.

 

Un paravent de soie orné d’un bout de frise

Souffle un parfum de musc sur le cou d’un drageoir

Que des perles de sucre et l’argent d’un bougeoir

Couvrent de leurs baisers aux lèvres de banquise.

 

Dans un lointain jardin résonne par instant

Le murmure d’un gong dont le frisson distant

Caresse la glycine et l’eau d’une fontaine.

 

Puis lentement le jour quitte chaque regard

Et plonge le visage aux traits de porcelaine

Dans une longue extase où se perd le hasard.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 20:58

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Comme des bulles d’or prises dans un ruisseau

Les yeux de la déesse enfoncent dans l’argile

Des bulbes de soleil dont le souffle fragile

Ecarta de la mort un enfant au berceau.

 

Un panier d’osier frais d’un éclatant ponceau

Vagabonda sur l’eau porté d’un flot agile

Jusqu’aux berges du fleuve où pour premier asile

La nef vint s’abriter sous un riant arceau.

 

Déjà prince l’enfant guidera sans relâche  

Toute sa nation rebelle, dure et lâche

Qu’il nourrit d’une manne au divin goût de miel.

 

Puis la terre promise au bout de son voyage

S’ouvrit à leur  regard comme un cadeau du ciel

Que Dieu dans son amour leur offrit en partage. 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 20:19

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Les mots sont des buvards qui boivent l’existence

De leurs lèvres de sucre en trempant du papier

Dans de la confiture oubliée au grenier

Dans un coin de bonheur privé de pénitence.

 

Ils pendent la douleur au bout d’une potence

Délavée au soleil d’un éternel brasier

Qui brûle le destin au bois de framboisier

Comme si les remords tenaient lieu de sentence.

 

Puis ils longent les sens et creusent le regard

Avalant la lumière et les trous du billard

Où se joue à deux mains une sonate d’orgue.

 

Ils ne laissent pourtant jamais le ciel toucher

Leur peau de porcelaine et le tendre bûcher

Qui souvent voit s’ouvrir les vantaux de la morgue.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 20:30

 

P1100585

 

 

Dès l’aube au bord du lac des ficelles d’émail

Poussent dans les roseaux frôlés par la banquise

Que des anneaux de sable attachent à la bise

Comme le velours noir d’un fabuleux camail.

 

Des ruisseaux de soleil sertis de pur corail

Boursouflent l’arc-en-ciel d’une peau de cerise

Dont le parfum sucré brutalement se brise

Contre un cœur assoiffé par un bruit d’éventail.

 

Au jeu du labyrinthe un homme sous un masque

Lutte contre le ciel au cœur d’une bourrasque

Qui soulève un secret sous les yeux d’un serpent.

 

Une magicienne en habit de gitane

Vient alors se jeter au pied d’un grand platane

Pour d’’un coup de fouet renier son serment.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 20:48

P1100290.JPG

 

Enveloppant la nuit d’un parfum d’aubépine

L’ange à son souffle d’or pousse un fruit de coton

Vers l’horizon drapé dans un creux de feston

Comme du sucre d’orge à la fleur de glycine.

 

Des vitraux chatoyant sous de la nougatine

Cachent le cœur tremblant un bout de mirliton

Qu’ils croquent en jouant avec un gros chaton

Pris dans une pelote au rouge alabandine.

 

Des pierres de couleur ornent tous les palmiers

D’un éclat de sommeil et de mille ramiers

Qui chuchotent des mots comme une friandise.  

 

Et lorsque tout s’éteint dans un bruit de ruisseau

Les tous premiers soupirs d’une jeune marquise

                    Se fondent au sous-bois où résonne un asseau.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014


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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 21:56

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Ils vont vers leurs plaisirs comme ils vont vers la mer

Les bras chargés de sable et le cœur plein de haine

En oubliant le vent, les flocons et la laine

Que des rides de sel couvrent d’un goût amer.

 

Ils échappent aux mots et aux bruits de l’enfer

Par des portes sans nom en peau de porcelaine

Embrassant des serpents dont la pâleur malsaine

Empoisonne leur sang d’un germe de cancer.

 

Muets, pales et nus ils avancent en file

Le long des quais fardés de coton hydrophile

Et griffent le silence avec leur désespoir.

 

Pitres, peintres ou rois, les hommes sans sagesse

Finissent tous un jour au bout d’un grand couloir

Derrière les verrous d’une grande tristesse.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 21:37

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Un ogre descendu d’un ciel de pacotille

Dévorait le mouchoir d’un chardon qui pleurait

Car un tabellion par orgueil le leurrait

En le faisant cousin d’une blonde jonquille.

 

Emu par la douleur d’une fleur si gentille

Un âne bon enfant que le pleur épeurait

Consola le chardon dont l’épine effleurait

Une langue tendue à l’odeur de myrtille.

 

Croquant une phalène ignorante du bruit

Un lézard amusé sous la peau d’un beau fruit

Se frotta par mégarde aux feuilles d’une ortie.

 

L’ogre s’en offensa d’un courroux sans égal

En avalant tout rond pour son plus régal,

Ce succulent dessert comme on mange une hostie.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

  

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 21:05

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Cette flaque de cire où bout l’éternité

Vacille comme un fleuve épuré de sa lave

Que des cris de soleil échappés d’une épave

Couvrent d’or et de boue en toute vanité.

 

Des palmiers alourdis par la sérénité

D’une oasis éteinte aux lèvres d’une esclave

Tendent leurs cous de marbre aux baisers d’un agave

Admiré par le soir pour sa divinité.

 

Un flamand vole encore au bout de son étoile

Et déploie en cadence un nuage de voile

Qui le pousse vers l’aube et sa rive de miel.

 

Puis l’ombre d’un tocsin palpe l’ombre d’un doute

Et laisse se faner sous la peau d’une voûte

Ce rayon de couleur où se meurt l’arc-en-ciel.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 22:34

P1100549.JPG

 

 

Un serpent de soleil au sommet du beffroi

Regarde un jour mourir et la nuit mise en bière

Dans un chiffon de feu qu’un éclat de lumière

Enflamme d’un soupir dérobé de l’effroi.

                      

Passant la porte d’or et le chas de l’octroi

Une âme se repose au cœur d’une civière

Que des sphinx sans regard gardent de leur crinière

Comme un trône envoûté par le jeu de l’orfroi.

 

Un souffle encore chaud parfume l’air brillant

D’un vague souvenir de la lune au déluge

Lorsque les eaux croulaient du ciel en vétillant.

 

Puis des tranches de temps, d’encre et de diamant

Ecrivent sur les murs l’histoire d’un transfuge

Qui trahit les secrets d’un pouvoir infamant.

 

Francis Etienne SIcard Lundquist ©2014

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 21:17

 

P1100475.JPG

 

 

La terre s’est ouverte aux cascades d’acier

Et rougit le pavé des ruelles sans âme

Où se couche un vieillard sur un tapis infâme

Dont la peau éculée attise un créancier.

 

Comme chaque seconde au bout d’un balancier

Le regard du clochard illustre de son drame

La douleur de trembler au danger d’une lame

Qui brille dans la nuit hostile au besacier.

 

Un aboiement lointain déchirant la campagne

Etouffe le soupir d’un râle qu’accompagne

Le venin d’une lune en linceul de satin.

 

Qu’importe que se meure un homme de la rue

Pourvu que le parfum des croissants du matin

Eponge de nos yeux l’horreur d’une verrue ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 21:40

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La poésie est l’art de trancher le silence

En touchant du regard le bord de l’univers

Où repose parfois dans des restes de vers

La peau d’un souvenir d’une ample violence.

 

Les couleurs et les mots sans autre équivalence

Que celle dont le sang nourrit les dons pervers

Détruisent chaque jour la rigueur d’un hiver

Que personne ne boit par peur de somnolence.

 

Et pourtant le parfum d’un jour gorgé de sel

Efface le soleil des pages d’un missel

Froissé par un soupir à la pâte d’amande.

 

Car l’or bouillonne alors dans un bout de cristal

Que des griffes de sable arrachent d’un métal

Gonflé d’une encre bleue et d’un bruit de guirlande.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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  • Lettres de soie rouge
  • Ce blog est le fruit d'un travail d'études du sonnet classique.  Les photographies sont celles de l'auteur, sauf dans les cas mentionnés pour en avertir le lecteur.  C'est enfin un vivier de textes pour les lecteurs, les éditeurs, ou les flaneurs d'alcôve.
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