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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 21:14
Page infinie

En fondant le soleil dans une urne d’airain

Le temps courbe le dos sous le poids de la crainte

Et suit d’un pas funèbre un corbillard de sainte

Que le peuple labile adore avec entrain.

 

Des flammes en réglisse au bord d’un souterrain

Equarrissent la chair dont la seule contrainte

Eloigne le mortel d’une triste complainte

Par le bruit incessant d’un désir souverain.

 

C’est en creusant les mots que le poète souffre

De comprendre le sens de son immense gouffre

Alors que sous la pluie une larme fleurit.

 

Or quand il voit le jour du dernier sacrifice

L’encre de sa fontaine élégamment tarit

En brisant du cristal d’un ultime artifice.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 21:45
Sucre d'orgeat

Ils ont tendu leurs mains vers un ciel sans nuage

Ouvert leurs yeux blessés par l’éclat d’un miroir

Et plongé leur regard dans un très long couloir

Dont les murs de granit se couvrent de cirage.

 

En jouant au plaisir d’un peu de grappillage

Ils effacent le vent du bout de leur mouchoir

Comme si par hasard l’hémorragie du soir

Envahissait soudain les lèvres de la plage.

 

Ils cueillent le désir aux doigts d’un framboisier

Qui tache de parfum les plis d’un chemisier

A peine plus froissé qu’une rose trémière.

 

Puis ils roulent leurs corps dans le sable glacé

Et s’endorment soudain le souffle entrelacé

D’une ombre de repos et d’un bruit de lumière.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 22:24
Fourches de chair

Aux rives de l’enfer des palmiers à foison

Offrent du réconfort à la fraîcheur d’une ombre

Qui glisse du soleil vers une heure plus sombre

Où le pécheur boira la coupe du poison.

 

Qui cherche à se cacher sous la riche toison

Perdra bientôt son temps comme un morceau de nombre

Détaché de la nuit où déjà le cœur sombre

Dans la béatitude et dans la pamoison.

 

Puis viendront les fossés recouverts de sulfure

Et les douleurs naissant d’une longue griffure

Dont le sang coulera sur des buissons de buis.

 

Des ruches de bourdons lâcheront leur nuage

Et sous les dards de feu périra dans la rage

Le monde du plaisir derrière un vantail d’huis.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 21:18
Apaisement du vide

L’ivoire a le pouvoir de dissoudre la cendre

Dans la liqueur d’un temps qui coule de l’émail

Comme une aube de lin que le plomb d’un vitrail

Façonne en tressaillant en une scolopendre.

 

Les bourgeons d’un soleil si facile à surprendre

Eclosent dans le ciel sous un arc de corail

Près du mur décrépi d’un caravansérail

Où logent le sultan et son diable de gendre.

 

Les pages du palais qu’empoisonne le vin

S’avancent vers un lac dont le sable divin

Recueille l’horizon sur un plateau de braise.

 

Puis la vision fuit vers le bout du regard

Distillant dans la nuit un doux parfum de fraise

Pour que l’encre d’un mot épouse son buvard.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 22:00
Voix absentes

Le givre de la nuit blanchit de son manteau

Le fantôme d’un arbre enveloppé d’air moite

Que la lune en passant sous une porte étroite

Brode d’un brin d’argent au bout de son marteau.

 

Une louve affamée aux portes du château

Traverse le chemin d’une allure benoîte

Qui conduit à l’étang où déjà l’or miroite

Comme un soleil enfoui au dos d’un écriteau.

 

Le souffle glacial d’une étoile en voyage

Fige dans la forêt le cœur d’un paysage

Dans l’immobilité d’un marbre de tombeau.

 

C’est sous un pont de pierre aux arches de dentelle

Que niche cependant le tout dernier corbeau

D’un pays englouti par la fée immortelle.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 21:56
Contemplation de l'âme

Dans un drap de lin blanc brodé d’une alouette

Une perle de sang fondant comme un miroir

Cache l’éternité tout au fond d’un tiroir

Dont  la clé s’est enfuie au bec d’une mouette.

 

Des cloches de cristal que le soleil fouette

Couvrent la nudité travaillée au gaufroir

D’une laine de mots  plongés dans un soufroir

Pour blanchir la pudeur d’un tour de pirouette.

 

Des astres sans lumière au bord de l’univers

Versent des larmes d’encre à tord et à travers

Qui sèment sur la terre un vent de poésie.

 

 C’est ainsi que se noue à la bouche des saints

La promesse des temps que les vœux ont contraints

A l’aveugle douleur de leur dure amnésie.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 21:39
Fracture d'heure

Une goutte de miel sur du velours fané

Glisse comme un joyau dont la riche prunelle

Regarde le soleil défroisser la flanelle

D’une rose frileuse au cœur enrubanné.

 

Des bouquets d’hortensias au parfum suranné

Brodent déjà la mer d’un pli de fustanelle

Qu’une étoile parfois coud à sa soutanelle

Pour donner à la nuit un reflet safrané.

 

Les vagues en prison au cœur d’un coquillage

Enchantent les enfants de leur long babillage

Versant des bruits de rêve au bord de leur regard.

 

En quelques mots pourtant comme un fétu de paille

L’écume vient lécher la chair d’une muraille

Dont les blocs de granit laissent l’esprit hagard.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 22:29
Transhumance du sable

 

Le tricheur niche au cœur d’un palais de silence

Que des oiseaux blanchis par l’écume du soir

Frémissent au fracas de leurs ailes en miroir

Pour chasser de la nuit le ciel en grande urgence.

 

Sur un lit de velours en pleine décadence

Des rires de vautours tombant de leur perchoir

Brisent les chandeliers sans aucun autre espoir

Que de frotter leurs becs au bois d’une potence.

 

La mousseline d’or qui recouvre l’autel

Se déchire soudain d’un cri sacramentel

Dont l’écho vient griffer les lèvres d’une veuve.

 

C’est au prix de ces mots que la honte d’une âme

Traverse avec douleur le rite d’une épreuve

Qui pour être un plaisir n’en est pas moins infâme.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 22:29
Source de glace

En écrasant la rouille avec des ongles crus

Le forgeron endort les flammes de sa forge

Que l’enclume embrassée assouvit de sa gorge

Comme une femme aimée au sein de draps écrus.

 

Les drapeaux de satin de fatigue recrus

Fanent comme du thym que parfois un grain d’orge

Colore d’un reflet dont le soleil regorge

En traversant le temps d’un despotisme accru.

 

Personne ne méprise une flamme de cierge

Si le regard ému devant la Sainte Vierge

Le mendiant se plie aux règles du serment.

 

Mais proche de l’égout où rampe une lumière

Le dernier bout de braise  étouffe le sarment

Qui s’éteindra bientôt dans le creux de l’ornière.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 23:03
Fardeau d'un âtre

Par once de silence au bout d’une main d’ange

L’éternité se noue au long fil du soleil

Que le marbre glacé d’un éternel sommeil

Brode d’un reflet d’or et d’un parfum d’orange.

 

Quelques graines de temps que le zéphyr mélange

A l’horizon d’un ciel à la peau de vermeil

Nourrissent les enfants d’un setier de méteil

Sous le bec affamé d’une jeune mésange.

 

Un ruisseau de lumière éparpille du bruit

Sur des buissons  de feu dont la saveur de fruit

Rappelle le désert et ses dunes de sable.

 

Puis le voile d’un mot se couche sur le soir

Enveloppant la nuit d’une ombre d’encensoir

Comme le firmanent d’un puits intarissable.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 21:27
Les éclairs

Ils déchirent le ciel de leurs arcs de cristal

En livrant l’empyrée aux griffes de la foudre

Que des cymbales d’or se plaisent à découdre

D’une toile tendue à coups de trou brutal.

 

Des cercles de fumée au souffle de métal

Déracinent la ville et ses larmes de poudre

Que les gestes d’un prêtre habile à tout absoudre

Semblent exorciser d’un châtiment fatal.

 

Des branches de lumière suspendent la magie

Aux sourcils de la nuit qui dans l’hémorragie

Perd sa peau de satin comme un serpent muant.

 

Et quand enfin s’éteint le feu du purgatoire

Un ange en habit noir passe avec un ciboire

Cueillir des gouttes d’or au bec d’un chat-huant.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 22:16
Lamento

C’est un matin de soie aux ailes de sulfure

Un étang de dentelle ombré de serpentins

Dont les rubans brodés de gestes enfantins

Flottent autour des toits comme un trait de mercure.

 

C’est un clocher de marbre et le clos de sa cure

Le silence des cours où les bénédictins

Pressent du ciel un miel qui couvre leurs butins

D’une couleur de lune à la saveur de mûre.

 

Est-ce encore un soupir qui s’échappe du bois

Lorsqu’un souffle de vent touche un faon aux abois

Et chasse le bonheur dans le coin d’une cage ?

 

Est-ce la solitude ou la peur de la mort

Qui sème un peu de sable au bord du marécage

Ou simplement des mots tombés d’un coffre-fort ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 22:15
Velours d'âme

Dans ses encriers d’or l’Inde aux doigts de safran

Puise des mots écrus dont la soie écarlate

Scintille sous le vent comme un corps d’acrobate

Tissant un bout de rêve aux franges d’un bougran.

 

Des coupoles d’émail que lèche un cormoran

Coulent de fins parfums dont le poison appâte

Les regards alanguis d’un jeune aristocrate

Ebloui par le jour à l’orbe d’un cadran.

 

La brise évanescente avale la vallée

Et sème du soleil tout au long d’une allée

Dont les larmes de miel se fondent dans les fruits.

 

Les fontaines de marbre et les bassins de jade

Bruissent dans les cours près d’une palissade

Qui enchante l’esprit pour mille et une nuits.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 22:16
Triangle de fleurs fanées

Lâme est un souverain que l’or de la grisaille

Couvre de son métal comme un flot de corail

Envahissant la lune où derrière un vitrail

Le velours de la nuit se recouvre d’écaille.

 

En franchissant le temps et sa longue muraille

Des éclairs colorés d’une bouche d’émail

Traversent l’infini jusqu’au premier vantail

D’une porte de verre à la couleur de paille.

 

Des ombres de serpents pris dans des lacs de fer

Déroulent leur pâleur sur l’orbe de l’enfer

Et fuyant le danger dévorent leur image.

 

Or qui peut mépriser ces êtres de miroir

Dont les ongles noués à des trous de mouroirs

Enfoncent le silence aux lèvres de la page ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 22:07
Margelle d'un puits de verre blanc

Au bout de cette image où brûle un serpentin

Des rivages de boue et des miroirs de glace

Sculptent de leur pouvoir le fronton d’un palace

Que des flammes de vent tirent d’un margotin.

 

Sous les cartes du jeu se cache un plaisantin

Mais personne ne veut puiser dans sa besace

Les trésors d’une nuit veuve de  carapace

Entre les bruits du bois et ceux d’un strapontin.

 

Les poches vident l’ombre avec des mains de sable

Et sèment sur la mer les éclats d’un retable

Qui dans la cathédrale illustre un don de dieu.

 

Et pourtant les missels prêchent une parole

Qui d’un revers de mot parfois mes lèvres frôle

Comme un enfant perdu qui me dirait adieu.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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  • Lettres de soie rouge
  • Ce blog est le fruit d'un travail d'études du sonnet classique.  Les photographies sont celles de l'auteur, sauf dans les cas mentionnés pour en avertir le lecteur.  C'est enfin un vivier de textes pour les lecteurs, les éditeurs, ou les flaneurs d'alcôve.
  • Ce blog est le fruit d'un travail d'études du sonnet classique. Les photographies sont celles de l'auteur, sauf dans les cas mentionnés pour en avertir le lecteur. C'est enfin un vivier de textes pour les lecteurs, les éditeurs, ou les flaneurs d'alcôve.

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