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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 21:37
Toiles anciennes

Sous l’amidon d’une ombre une douce flamande

Glisse son regard bleu par-dessus le jardin

D’où l’horizon fuyant d’un rouge incarnadin

Cueille le point du jour d’une larme gourmande.

 

Un parfum de cerise et de sirop d’amande

Flotte comme un brouillard autour d’un baladin

Dont le luth de bois blanc frémit d’un ton badin

Contre un cœur qui s’éprend et qui déjà quémande.

 

Sur un beau guéridon un ouvrage oublié

Ourle de sa dentelle un rempart enlié

Comme un damier de feu que le silence fauche.

 

Puis sur le fleuve amer passe un lointain chaland

Dont les voiles de lin au bec de goéland

Déchire le bonheur que le désir ébauche.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 21:48
Terre de souvenirs

Dés qu’un bout de la nuit touche aux lèvres du Nil

Des mirages sans ombre envahissent la lune

D’une onde de brillants dont l’immense fortune

Semble sortir du feu qui nourrit le fournil.

 

Des meutes de chiens loups échappant d’un chenil

Vomissent un éclair sur le flanc d’une dune

Où mûrissent des mots dont la douceur de prune

Eveille avec délice un frisson du nombril.

 

Passe un ange de Dieu riant sous son étoile

Et déjà refleurit le parfum d’une voile

Que l’horizon dissout dans une goutte d’or.

 

Enfin déshabillée aux couleurs de la harpe

La larme d’une orange enroulée en écharpe

Efface ainsi du temps le seul fruit du trésor.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 20:43
Flots de printemps

            De l’or coule du ciel comme un flocon de cire

            Nappant de son émail la mer et son miroir

            Où des lits de fougère ôtent de leur tiroir

            Une bulle de miel qui sans un souffle expire.

 

            La dentelle d’un cil au centre d’un empire

            Corrompu par la peur et son trésor d’espoir

            Déroule l’étendard d’un étrange abreuvoir

            Qui tel un cœur vaincu de tristesse soupire.

 

Des roses de papier à la chair de grenat

Eclosent par milliers sur un fil incarnat

Tendu entre les doigts d’une riche princesse.

 

Mais quand le regard fond sur les mains du berger

L’univers tout entier tremble à la seule ivresse

De voir le jour glisser ses doigts dans un verger.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 20:53
Ronde de mots

Par un chemin de terre au fond d’un profond val

Passe l’écho des voix qui creusent à la larme

Des roches de granite et des bulles de charme

Qui rougissent soudain des maux d’un festival.

 

La fourrure endeuillée au plumage hivernal

Se tache d’un soupir dont le sombre vacarme

Brûle dans les fourrés des drapeaux couleur parme

Qu’une armée aveuglée orne d’un carnaval.

 

La réglisse a coulé sur les pages d’un livre

Lacérant de sa langue une image de givre

Brutalement jetée aux lèvres d’un mâtin.

 

Puis les ruses du temps ont coloré l’eau vive

D’une chape de plomb coupé de gailletin

Pour que dans la douleur la dévotion vive.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 20:43
Boîte a miracles

Le long d’un fleuve en flamme où languit une abeille

Des cerises en fleurs épousent le soleil

Dont les racines d’or écloses du sommeil

Rampent sur le satin d’une riche corbeille.

 

Des cascades de sucre ourlent de leur merveille

Le linge d’une étoile empesé de vermeil

Enveloppant de sel un long pain de méteil   

Rougi par le reflet d’un regard qui le veille.

 

Un roseau croise l’onde où se glisse un bateau

Et replie en son cœur la lame d’un couteau

Qui tranchera la nuit d’un geste magnanime.

 

Et pour fermer à clef les vantaux du portail

Il suffira dès lors d’un immense vitrail

Posé sur l’horizon que le soir envenime.   

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 17:48
La pieuvre et le silence

Elle ouvre le corail de ses palmes en fleurs

Et presse contre l’eau des nageoires de liège

Mêlant son regard noir à l’aube qui l’assiège

Dans un sommeil appris aux lèvres des souffleurs.

 

Un rossignol fuyant quelques merles siffleurs

Brise l’azur tombé dans les filets d’un piège

Dont aussitôt la lune abandonne le siège

En riant de malice à ces mots persifleurs.

 

Car l’art de contempler les larmes d’un poème

Dériver vers le large à la douceur extrême

Comble déjà le monde d’un point d’or cardinal.

 

Or sous des vents puissants la flamme de l’envie

Gonfle les voiles d’air et puise dans la vie

Ces poisons de chagrin à l’effet si banal.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 22:16
Tache de brume

Sous un coussin de sable où repose la nuit

Des guirlandes de ciel bordent de leur dentelle

Les étoiles d’un monde orné d’une étincelle

Que le soleil frileux de son amour bruit.

 

Une écharpe de sang au creux d’une ombre luit

Comme un puits de cristal dont la sombre nacelle

Traverse l’empyrée au bras d’une hirondelle

Habillée en sultane avec un brin de bruit.

 

Puis les orgues d’un temple effleurant le rivage

Egrainent leurs pépins sur la peau d’une plage

Endormie à jamais et pour l’éternité.

 

Plaise à Dieu que le vent qui court dans la prairie

Chasse tous les serpents qui souvent font frairie

Devant des yeux hagards frappés de cécité.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 19:30
Forge d'airain

Comment tremper le temps dans un bain de jouvence

Et creuser dans la nuit des gouffres au crayon

Qui traversent la mer sur le bout d'un hayon

Jeté par jour d’orage avec impertinence ?

 

La terre caressant les ombres de l’absence

Repousse de son bec les marges d’un clayon

Où sèche le parfum d’un tout dernier rayon

Echappé d’un soleil ignorant l’impudence.

 

Un oiseau qui caquette à l’heure où le jour boit

La rosée éphémère et le sucre d’un toit

Passe comme un vieux paon devant un feu de glace.

 

Est-ce encore au désert qu’il faut payer tribut

Lorsque se meurt l’enfant qui déchire la face

D’un monde abandonnant le ciel et son rebut ?

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 20:13

Chers amis et lecteurs,

Partant pour presque trois semaines,

je n'aurai plus l'occasion

de poster un sonnet

régulièrement.

Je vous promets par contre quelques pages

dès mon retour.

Merci pour votre amitié

et votre fidélité.

Cordialement vôtre,

Francis Etienne

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 20:44
Pantoufles de soie noire

Caressant le soleil habillé de droguet

La brise a déposé sur le bord de la plage

Les moufles de satin d’un paresseux nuage

Qui souffle dans le ciel des bulles de muguet.

 

Comme les bois dressés d’un tout jeune daguet

Des racines de vent boursouflent à leur rage

Des vases de porphyre enduits d’un beau cirage

Dont les parfums de deuil éblouissent le guet.

 

Sur les places du bourg déjà bruit amère

La douleur de la mer dont la sombre chimère

Envahit les étangs, les plages et les ports.

 

Mais fuyant de la nuit d’où s’échappe une treille

Les premiers mots criés comme des bouts de sorts

Effacent les désirs dérivés de la veille.

  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 20:13
Panama de papier

          Pour le parfum d’une âme à la peau de cerise

          Les lèvres d’une enfant qui court sur le chemin

          Couvrent de leurs baisers un cœur rouge carmin

          Qui danse dans le ciel comme un miel de banquise.

 

          Quelques gouttes de sang dont l’amour cicatrise

          Les crevasses d’un temps d’un buvard de jasmin

          Perlent sur les remous d’un sombre parchemin

          Où s’enlisent des sorts et des relents de brise.

 

          Par touche de couleurs sous un trait de pinceau

          Le granit de la nuit se pare d’un rinceau

          Dont les rois ont tressé des armes de parade.

 

          Pourtant le regard nu d’un page de la cour

          Rappelle à son devoir à grand coups de tambour

          Le fiévreux chambellan pris dans sa mascarade.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 20:15
Toile de fruits

L’aube est un bout d’écrin où se pose un soupir,

Un ravin de silence aux jonquilles de paille,

Un mur entre le ciel et l’or de la rocaille

Qui pousse sous ses doigts en train de s’assoupir.

 

Derrière une chandelle une eau prête à croupir

Enlace de sa boue un jardin en broussaille

Que cache à demi-mot l’ombre d’une muraille

Adossée à la nuit qui tarde à s’accroupir.

 

Des mésanges en fleurs picorent sur la lune

Des bulles de lumière échappant d’une dune

Comme un grain de soleil s’envole des forêts.

 

Et c’est dans le sang vif d’une jeune fontaine

Que se reflète alors la robe de futaine

D’un jour quittant son lit entre les minarets.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 21:18
Moires et sables

Des pétales de marbre au goût musqué de poire

Percent à leur fraîcheur le secret d’un hôtel

Où la chair se complaît dans des bruits de pastel

S’échappant d’une nuit que la lune veut boire.

 

Des taches de cristal nouent un nœud illusoire

Autour des boucles d’or d’une fille à castel

Qui trouble à son sourire un client immortel

Dont l’ombre se faufile au fond d’une baignoire.

 

Des pots au cou de cygne offrent du poivre blanc

Aux regards éblouis par la douceur d’un banc

Que le jardin maquille aux onguents d’une étoile.

 

Des chuchotements d’homme et des rires de fer

Ouvrent à pas de loup les méandres d’un voile

Et c’est au son du glas que s’approche l’enfer.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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24 avril 2014 4 24 /04 /avril /2014 20:23
Ruban de larmes

Les mûres de l’enfance enchantent le vieillard

Et cousent à ses yeux la rondeur d’une agate

Qui roule dans la neige où l’air d’une sonate

Fond des pépites d’or sur un banc de brouillard.

 

Quelques traits de soleil aux doigts d’un scribouillard

Gribouillent un hasard aux jambes d’acrobate

Comme si le passé d’une âme scélérate

Ornait déjà le temps d’un pas de corbillard.

 

Dès le premier instant la mémoire de l’ombre

Envahit le regard d’une douleur si sombre

Que les mots du silence en perdent leur couleur.

 

Mais personne ne vit replié sur la page

Qui tourne autour d’un clou dans les mains d’un voleur

Qui n’est autre que soi face aux bruits d’un mirage.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 20:51
Trahison de raison

L’archevêque s’avance au bord du précipice

Jetant un regard noir sur le bas de la tour

D’où s’envolent parfois des plumes de vautour

Que les gens de la cour prennent pour un auspice.

 

Près de lui sur le toit un genre d’aruspice

Lui prédit l’avenir en parlant sans détour

Des hommes de sa garde et des dames d’atour

Qui cherchent le pouvoir et le moment propice.

 

Le vent balaie alors des lèvres et des yeux

Les terribles désirs au terreau giboyeux

Où s’entrouvrent déjà des graines de vengeance.

 

Puis Monseigneur se penche au-dessus du château

Et perdant l’équilibre au contact d’un faîteau

Disparaît dans un gouffre avec désobligeance.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

 

 

 

 

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  • Lettres de soie rouge
  •  Ce blog a pour but d'exposer des pages de poésie, ornées de textes, d'images et de mélodies, pages écrites au fil des jours et, de rassembler des fragments de lumière comme à travers les cristaux d'un kaléidoscope. Il est ma première étude
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