26 avril 2024
5
26
/04
/avril
/2024
22:16
Le blé de la moisson posé sur la rocaille
Lentement se consume et doucement se fond
A l’aube renaissant d’un sommeil très profond
Où nagent les regards d’une riche broussaille.
Un papillon de sel qu’un écusson écaille
D’un reflet de lilas et d’un bout de chiffon
Frotte contre son corps un joli carafon
Rempli d’un sable d’or et d’un brin de ferraille.
On pousse sous un char des esclaves battus
Et l’on lance la lune en pâture à l’abus
D’un serpent de silence plié dans de la glace.
Puis on épuise l’âme aventurant son cou
Dans le lacet des mots tenus par le licou
D’une branche de feu dont sursoit la grimace.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
22 avril 2024
1
22
/04
/avril
/2024
20:34
Sur le pont de la nuit danse une libellule
Dont les ailes de feu tissent un drapeau noir
Qui s’enroule aussitôt autour d’un grand miroir
Où chuchote une foule en grand conciliabule.
Des lustres à cristaux comme une autre pendule
Tournent de la lumière au fond d’un vieux manoir
Qui surgissant de l’aube au bout d’un entonnoir
Verse les derniers temps sur un bel opuscule.
Un velum de satin souffle nonchalamment
Sur un corps étendu très près du firmament
Pour toucher de son doigt l’immensité de l’âge.
Puis des parfums de jade emplissent le matin
Et à pas de velours comme fait le lutin
Se fondent dans la nuit effaçant un mirage.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
21 avril 2024
7
21
/04
/avril
/2024
21:21
Sous un masque de cendre orné d’un bout de ciel
Le visage d’un ange aux couleurs de la neige
Envahit l’univers avec ce privilège
Qu’ont les enfants rêveurs qui boivent l’arc-en-ciel.
Des grappes de soleil et des saveurs de miel
Coulent sur un étang frappé d’un sortilège
Dont la peau de velours et sa ride de liège
Couvrent le soir marbré d’un feu torrentiel.
L’encre d’un serpentin glisse sur une image
Et remplit le silence où se niche une page
A la douceur d’un fruit cueilli dans un jardin.
Presque sans un soupir le regard d’une biche
Se pose alors enfin sur la longue barbiche
D’un homme en papier blanc au cœur de baladin.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
5 avril 2024
5
05
/04
/avril
/2024
21:16
Sous la tiare d’or d’un nuage en ivoire
Le visage du soir assoupi sur un banc
Se mêle au reflet cru de la mer en turban
Que des fleurs de soleil boivent dans un ciboire.
Des lianes de soie en ouvrant la mémoire
Déroulent leur poison sur les bords d’un étang
Où se glisse en silence un regard de flétan
Qui jouait aux échecs sur le bord d’un grimoire.
Des cerises de vent dans du papier d’émail
Embaument les chameaux du caravansérail
D’un parfum de muscade et d’un bout de rivage.
Porté enfin par l’onde aux couleurs de l’hiver
Le temps jette la nuit dans un coin de l’enfer
D’où s’échappe parfois le museau d’une image.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
4 avril 2024
4
04
/04
/avril
/2024
21:14
A la fable d’un jour soufflé dans de l’ivoire
Ruisselant de rubis serti d’un encensoir
Le poète assourdit dans le satin du soir
Le bruit de la semaille et celui de la foire.
Des tentures de ciel renaissant de la moire
Glissent comme des paons sur un bout de fermoir
Que la mer en ardoise et couverte d’espoir
Referme à son ressac de la clé d’une armoire.
Des peupliers masqués sous le teint d’un chagrin
Comptent le temps du jour avec des points en grain
Que le vent en jouant mélange aux jeux de plage.
Puis on sert les desserts sur des tables de gré
Où parfois le soleil sans le moindre regret
Se pose en se cachant sous un épais feuillage.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
12 mars 2024
2
12
/03
/mars
/2024
21:45
Le fil presque doré d’une onde de cristal
S’enroule autour d’un temps allongé dans le sable
Sous le souffle échappé du tréfonds d’une étable
Comme un grain de raisin ou du bois de santal.
Une liane en feu d’un rire oriental
Se glisse sous la face au regard admirable
D’un arlequin de feutre à la chair désirable
Qui passait par hasard sur un banc de métal.
La cascade du jour glisse dans sa besace
Le tout premier caprice humé d’une rosace
Qui choit d’un pot à braise où s’ébroue un sapin.
Puis le dernier frelon fourbu sous son corsage
Picore la dentelle échappant d’un nuage
Que la mer étoilée orne d’un beau lupin.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
10 mars 2024
7
10
/03
/mars
/2024
22:43
Au Froissement de l’or la mer frissonne l’ambre
Le musc de la nuit les gouttes d’un chiffon
Le velours bleu royal aux pattes d’un griffon
Et l’infini nectar d’une robe de chambre.
Quelques fleurs de rubis au parfum de gingembre
Posent un voile noir au cœur d’un carafon
Dont le soleil cisèle avec l’air d’un greffon
La pulpe de cristal aux couleurs de novembre.
Puis l’image se fond sur un bout de métal
Et comme ces fruits rouges qui dansent sur l’étal
Sèche sur notre bouche et endort le rivage.
Or déjà le vent lourd effeuille l’horizon
Jetant d’un ciel cendré des confettis de sable
Sur les mains d’un poète habillé d’un tison.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
3 mars 2024
7
03
/03
/mars
/2024
00:03
Une harpe de vent colorant la glycine
Du marbre de la cour où piétine un oiseau
Pose des plumes d’or sur un très long roseau
Balancé par le temps en grande capeline.
Un frémissement lent au pas de cavatine
Court d’un soleil nacré sur l’arc d’un fin fuseau
Vers des plantes en pleurs devant un long museau
Barbouillé de ce miel au goût de clémentine.
Un sortilège en neige nage sur le fronton
D’un temple de cristal abritant un chaton
Emmitouflé d’amour sur le bord d’un nuage.
Passe un rayon de lune à la douceur du soir
Et le sang mordoré d’un très ancien pressoir
Se mêle lentement aux couleurs d’une image.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
29 février 2024
4
29
/02
/février
/2024
22:50
Foule de mots tombés une lourde besace
Partage l’univers empesé d’amidon
Comme on brise de l’or sur un fier guéridon
Dont la marqueterie avale une rosace.
Une papillon gredin surpris dans une impasse
Attache le soleil au bout d’un long cordon
Tout en priant le ciel pour son propre pardon
Comme on trempe son cœur dans un bain de mélasse.
Parfois des jets de feu coulent d’un arrosoir
Qu’un valet du palais lapant un ensençoir
Secoue en titubant au-dessus de la neige.
Puis la danseuse ailée essuie avec un pleur
Les jours fanés d’hier d’une infinie ampleur
Froissant de la dentelle et son bois de manège.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
25 février 2024
7
25
/02
/février
/2024
19:17
2
En attachant le soir sous un rhododendron
Une lune de glace envahit la lagune
Où sombre une fumée au pied de la Fortune
Arrimée au revers d’un immense chaudron.
Une femme en habit sous un châle en goudron
Traverse un damier d’or aux couleurs d’une Rhune
Et sautille avec joie en courant sur la dune
Vers le vent qui nourrit les bouches d’un tendron.
Des branches de saphir illuminent la plage
Et barbouillent le ciel à leurs plumes de rage
Comme le font les doigts d’un tragique pantin.
Les voiles de la nuit happent une glycine
Qui trempe son museau dans l’eau d’une bassine
Affamés du désir de toucher le matin.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
1 février 2024
4
01
/02
/février
/2024
22:20
Quand la mer se délie au cœur de la grenaille
Des lames d’algue en or comme de l’eau de pot
Epousent dans la soie un prince de tripot
Dont la joue en silence se couvre de broussaille.
Le regard d’un sourire posé sur la rocaille
Inonde la bruyère au clair d’un bout de peau
Et glisse au doigt tendu le drapeau sans l’anneau
Parce qu’on n’a de plaisir qu’au bras de la racaille.
Des flammes de jonquille enrubanné de vent
Flottent sur les étangs et leur lèvre de fange
Puis se posent en chœur sur le toit d’un couvent.
La branche d’une nuit ira dans les greniers
Boire le bleu d’une encre et de sa seule alfange
Trancher le fil d’un temps sous le soleil levant.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
29 janvier 2024
1
29
/01
/janvier
/2024
22:57
Le bruit veille l’enfer enferrant dans la brume
Des torches de chair nue et de l’huile de lin
Qu’un échanson charmant et son regard félin
Couvent de convoitise avec un bout de plume.
Halé par le soleil un oiseau de l’écume
Apporte à bout de bec de l’eau de son moulin
Comme on offre du ciel au triste chatelain
Qui porte encore un jour ce si sombre costume.
Des radeaux d’arc en ciel couverts d’or et d’argent
Scintillent dans la nuit près d’un feu voltigeant
Sur le bord de la terre où danse une aile d’ange.
Est-ce déjà le temps de glisser le fermoir
Sur un livre de vent et son tendre semoir
Et puiser dans un puits une eau pour le mélange ?
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
27 janvier 2024
6
27
/01
/janvier
/2024
21:55
Il brûle en chaque cœur une larme de braise
Qui roule de nos yeux vers un vieil abreuvoir
Autour d’un trait de lune affublé d’un bavoir
Que l’on noue au collet comme l’or d’une fraise.
La main creuse une terre à grands coups de cymaise
Et soulève le vent par peur de décevoir
L’ombre d’un beau passant qui monnaie un savoir
Sous le manteau de chair d’une bouche si niaise.
Palabre de mots vains et sourires de roi
Le temps use ses dents contre un sombre beffroi
Dont le tocsin ravit au monde son mirage.
Des fils de cristal pur et le parfum nacré
D’un papillon portant un éventail sacré
Touchent alors celui qui connaît le naufrage.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
26 janvier 2024
5
26
/01
/janvier
/2024
23:07
J’ai souvent froissé l’aube à l’émail de mes dents
Repoussé le désir au bord de la souffrance
Et brisé mon regard sur mes amis d’enfance
Comme on évente un bruit et ses ventaux stridents.
J’ai parfois méprisé le goût de ces fondants
Qui posent leur parfum sur des cœurs sans défense
Et enivrent les sens jusqu’à l’extrême aisance
Laissant leur peau flétrir avec l’air d’étudiants.
Un pas de valse lente accompagne ma vie
Et des bris de cristal bercent mon exuvie
D’un chant crissant parfois comme un bruit de tambour.
Mais mon âme voyage au bord d’une gondole
Où le soleil vaincu par une farandole
Rigole de son poids d’un commun calembour.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance
23 janvier 2024
2
23
/01
/janvier
/2024
19:12
La dentelle de marbre ourlée d’un fin tison
Sous le masque discret d’une âme en solitude
Inonde de son ombre avec incertitude
Des visages sculptés à l’or d’un vieux blason.
Des cascades de nuit toutes en floraison
Versent dans le silence un peu de plénitude
Qu’un orgue à la voix d’ambre en sa mansuétude
Tache d’un bout de temps sous l’œil de l’horizon.
Un ange en habit blanc et son cierge de lune
Filent entre des mots murmurés en tribune
Et se glissent ensuite au fond d’un cœur souffrant.
L’infinité du jour vêtu d’un long voilage
Touche déjà la joue avec un doigt de sage
D’une vierge de pierre en robe de safran.
Francis Etienne Sicard Lundquist @2024
Published by Lettres de soie rouge
-
dans
Renaissance