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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 20:32

 

 

 

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A la rouille du soir une plume de sang

Retouche l’horizon d’une ride de soie,

Qu’une ombre de sépia saupoudre de sa joie,

Près d’un port dilué dans le fard d’un étang.

 

Des nuages gantés d’une peau de mustang,

Piaffent le long des rocs où la lumière aboie

D’un dernier cri badin qu’une lune d’or noie

Dans un bassin d’argent, sous le bois d’un écang.

 

D’une bulle de menthe à la saveur d’orange,

Naît l’ivresse des nuits que la pulpe d’un ange

Distille dans la mer comme un philtre envoûtant.

 

Le paradis déploie une ortie en dentelle

Et la moire du ciel s’ourle d’un diamant

Dont l’éclat brille alors d’une paix éternelle.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 20:16

 

 

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Sur un cahier du jour recouvert de cristal,

Des phrases et des mots écrits à l’encre bleue

Promènent leurs rondeurs dans les rues de banlieue

Où bruissent les jardins aux senteurs de santal. 

 

Une rose brodée au ruban d’un canal,

Rêve d’un long voyage et vogue à une lieue

Au dessus des cyprès qui dès l’aube font queue

Pour choyer le soleil à leur coeur pastoral.

 

Les volets du hameau regardent la glycine

Fondre sur les murets son sucre d'étamine

Que le zéphyr bavard rajoute à son repas.

 

Or la craie au tableau brisa la féérie

D’un matin de printemps au parfum de lilas

Dont je gorgeais mon âme en pleine réverie.

 

 

 

 

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 21:48

 

 

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Sur la toile des champs des fleurs de verdelier

Balancent leur houssoir comme une gorge d’ange

Dont le souffle du soir au parfum de l’orange,

Évente la splendeur autour d’un grand collier.

 

Les pages du palais courant dans le cellier,

Chuchotent à mi-mot des pages de louange,

Et ruissellent de rire au frisson d’une frange

Qui glisse sa main nue au bras d’un vieil ânier.

 

Les cloches de la messe appelant au recueil

Réveillent les fourrés où se cache un chevreuil,

Dont le craintif regard scrute une coccinelle.

 

Puis un silence en plomb coule sur le ruisseau

Où glisse une vermille invisible et mortelle

Que la truite innocente avalera sous l’eau.

 

 

Francis etienne Sicard Lundquist ©2011

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 21:55

 

 

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Une perle d’ivoire a gonflé mon chagrin

D’une moire de nuit attachée à ma vie,

Comme un lacet de soie en fil de broderie,

Dont mes rires d’antan frappent le tambourin.

 

Une armure en argent et son écu carmin

Habillent mes amours d’une tâche de lie,

Qu’un échanson divin verse sur la vessie

D’un pauvre homme en sandale échappé d’un bousin.

 

La besace de pluie aux replis de dentelle,

Gisant sur le sofa  d’une douce donzelle,

Trahira ma vertu comme un rat le vaisseau.

 

Mais si dans mon cahier de poèmes en flamme,

On retrouve vos yeux dans un fin calligramme

C’est que votre amour fou m’est un brûlant caveau.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 21:33

 

 

 

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Dans un vers léonin gonflé d’une étamine,

Le poète serein rafistole un volcan,

D’une lime de mots et d’un chant castillan

Qu’une main de gitan joue à la mandoline.

 

Il attache le vent à une léontine,

Dont la longe d’argent articule un ruban

Autour d’un doigt menteur comme un couteau à cran,

Qui tranche la saveur d’une autre clémentine.

 

La puissance des dieux lui accordent le rang

D’un prophète pensant et celui d’un enfant,

En lui ôtant l’orgueil d’un prince en grande errance.

 

Pourtant son triste sort lui réserve un malheur

Dont ses lignes de feu nourrissent la vigueur:

Etre ignoré de Dieu quand jaillit la souffrance.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist  ©2011

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 22:19

 

 

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La nature obombrant les syllabes du soir,

Une larme de souffre illumine la lune,

Et lamine l’espoir d’une pièce de thune

Sonnant comme le zinc d’un profond réservoir.

 

Des paillettes de mots couvrent le désespoir

Parfois touchant le cœur, parfois tranchant fortune,

Et tombent une à une à la fosse commune,

Pareilles à des dents qui mordent dans le noir.

 

Le miracle d’un rire avarie une étoile,

Qu’une branche de miel recouvre de son voile

Puis s’effondre en fumée au souffle du levant.

 

Or le sable du temps ne coule que l’averse

D’une heure inattendue à presque chaque instant,

Dans le cristal d’un cri qui repousse la herse.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 20:18

 

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La foudre ensorcelant l’âme ouverte au destin,

Boute de ses vertus la longe de la vie,

Comme une mélodie arrime l’amnésie

A la rive d’un jour qui gonfle de chagrin.

 

A la plage du cœur l’heure évente sans fin,

Une mémoire d’ombre où le cœur se replie,

Et panse le plaisir d’une soudaine envie,

A grand coup de taloche et par simple brassin.

 

Elle viendra d’elle-même au rendez-vous du sang,

Ecartant de sa main la souffrance à son rang,

Et conduira le temps au terme de sa veine.

 

Car la mort est bruyante avec ses maux de chair,

Epuisant l'espérance à son sinistre flair,

Mais l’amour est un mot qui se dit par neuvaine.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 20:55

 

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A pas lent de pendule un garde du palais

Mâche le temps collé dans un verre de brume,

Et fixe l’horizon comme pointe d’enclume,

Car ses bottes de cuir traversent les marais.

 

Quelques reines de France écrivirent des lais,

Arpentant les jardins dans leur royal costume,

Et bannissant les rois de l’ancienne coutume,

Elles mirent du grain sur des terres de lais.

 

Un ordre universel cède son rang au rêve

Et dans chaque écuelle à la soupe de fève

On ajoute un pain noir que le seigle a fourni.

 

Mais qui croira longtemps en l’amour ou la haine,

Si pour prêter serment les anneaux d’une chaine

Ensanglantent les mots d’un parjure ahuri.

 

 

 Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 05:07

 

 

 

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Une averse de lune et son torrent d’ombrage

Répandent une peur à l'étrange pâleur,

Sur le charmant jardin d’un palais d’empereur,

Où repose la nuit sous un soyeux corsage.

 

Au pied d'un pont de bois conduisant à la plage,

Un albatros blessé suffoquant de douleur,

Ronge le sable froid d’un bec blasphémateur,

Rivant son regard noir sur le lointain rivage.

 

Quand soudain échappé d’un long alexandrin,

Un chapelet de mots l’entoure de vélin,

Et guérit son chagrin d’un tour de magicienne.

 

S’envolant dans le ciel au dessus de l’azur,

Son âme alors sereine ivre à cet air si pur,

Embrasse le soleil et sa robe assyrienne.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 07:35

 

 

 

 

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Près d’un étang profond où se baignent des ombres,

Un manoir entouré par une forêt dense,

Dresse ses tours de pierre et son squelette immense,

Drapé dans un brouillard envahi de décombres.

 

A chaque arbalétrière aux menaces si sombres,

Une perle de feu brûle en vengeant offense,

Dont le plomb en fusion né d’une haine intense,

Crache des jets de fiel comme des noms de nombres.

 

Dans le donjon gardé par un aigle et son ange,

L’illustre prisonnière attend la fière alfange

D’un seigneur valeureux qui brisera son sort.

 

Mais quand le fleuve éteint son unique espérance,

En ce matin d’été si proche de la mort,

L’amour lui a volé la couronne de France.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

 

 


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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 04:39

 

 

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Dans une figuline aux lèvres d’émail bleu,

La rosée a posé des larmes de souffrance,

Renouvelant l'amour d’une sainte constance

A la flamme d’un cierge éclairant un enfeu.

 

Les vantaux d’un portail ouverts comme un aveu,

Battent au vent marin et racontent l’enfance

D’une vierge immolée à la folle arrogance

D’un peuple anéanti par la force d’un vœu.

 

Le silence insolite invite à la ferveur

Et fige dans l’air chaud une impalpable peur

De déchirer le sceau de ce lointain mystère.

 

Seul un vitrail d’eau pure évente les soupirs

D’une prière émue au pied d’un baptistaire,

Qu’un rayon de soleil orne de repentirs.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 05:18

 

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Des flammes de cendal éfaufilent le ciel

D’une aiguille de vent en verre de Venise,

Et dévorent le soir à la sombre chemise,

De baisers amoureux aux essences de miel.

 

Des barques en suspens au bord d’un arc en ciel,

S’endorment lentement d’un sommeil de banquise,

Où parfois glisse un cygne au souffle de la brise,

Comme un peuple d’oiseaux s’effaçant du pluriel.

 

La ruse d’un renard échappé d’un bestiaire,

Trompe l'oeil amusé par la pâleur lunaire

D'une branche de houx d'où s'envole un hibou.

 

Au froissement d'un pas murmuré par un ange,

On reconnaît alors la sente du passage

Entre l'eau qui bouillonne et l'odeur du thé bou.

 


  Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 03:52

 

 

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En flânant dans mon âme à la pointe du jour,

J’ai revu mon enfance égrainer la richesse

De rêves en papier dont la profonde ivresse

A tendu ma raison d’une peau de tambour.

 

Un campanile en bronze et ses belles de jour,

Traversant le sommeil de ma prime jeunesse,

Réveillent dans mon coeur le gout des vins de messe,

Comme un sucre du temps au bout d’un calembour.

 

Je danse la carole au bal des costumiers,

Et je creuse les mots dans le bois des plumiers

Dont les trésors cachés ont rempli mes besaces.

 

Mais quand hélas je fuis du grenier de mes songes,

Mon âme endolorie aux coups de mes grimaces,

Verse une larme amère et crie aux grands mensonges.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 22:51

 

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Sous l’aitre ensoleillé d’un cimetière hanté,

Une plante arénaire inconnue et fragile,

Coud sa tige flexible aux couleurs de l’argile

Sur le drap effrité d’un mur dilapidé.

 

Un caveau d’ambre rouge au charme immaculé,

Marque de son sceau crû la marelle futile

D’une ombre repliée à la peur d’un reptile

Dont la mue est trésor pour toute éternité.

 

Les tombes alentour sous leur mare de sable,

Soupirent de plaisir devant l’ordre immuable

Des roses de jardin et des lointains parvis.

 

Au cycle des saisons la fleur donne la graine,

Mais au cercle des mots c’est l’encre de la haine

Qui écrit votre nom sur l’émail, au lavis.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 19:57

 

 

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Une allumelle en bronze éventrant la marée

De son fil de lumière effrangé de la nuit,

Rature l’univers à son rayon fortuit,

Comme un masque de l’aube arrachée à la fée.


Le silence sali par la masse indomptée

Du tonnerre attendri par l’océan qui luit,

Fond son sombre cristal dans un gouffre de bruit,

Dont le souffre du soir asperge la jetée.

 

Des géants de nuage à la peau de cuir noir

Approchent d'un baiser un immense encensoir,

Où bout le feu violet d’une larme d’orage.

 

Brutalement alors le vent déchire l’air

Et l’outre ainsi percée à la pointe d’éclair,

Vide le firmament de son étrange rage.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2011

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  • Lettres de soie rouge
  • Ce blog est le fruit d'un travail d'études du sonnet classique.  Les photographies sont celles de l'auteur, sauf dans les cas mentionnés pour en avertir le lecteur.  C'est enfin un vivier de textes pour les lecteurs, les éditeurs, ou les flaneurs d'alcôve.
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