S ous un haillon de toile à demi déchiré Une vieille sorcière au visage de cendre Avance en ricanant à pas de scolopendre Vers un sombre château dans un bois retiré. Quelques hiboux hideux au plumage ciré Hantent le parc désert mais se laissent surprendre...
A la claire lueur d’une bougie en verre, Une étoile au zénith touche de son satin Les premiers mots brodés sur les draps du matin Qu’une main artisane évente de la terre. Des dominos de sable écoulés de la pierre Pétrissent le silence hirsute et cabotin...
D es épines de sable et des ronces de sel Déchirent un silence aux reflets de platine, Et percent de leurs doigts une fleur d’églantine Dont la chair se dénoue autour d’un vieux missel. Est-ce le bruit furtif d’un temps universel Qui plonge dans la nuit,...
S inuant comme un fil sur un tissu de fer Le reflet d’un miroir au visage de fleuve Aveugle l’univers de son voile de veuve Et verse sur le temps une goutte d’enfer. Des vagues de soleil abandonnant la mer Brisent leur sang de sel contre une flamme neuve...
D ’un plumage de sable enrubanné de sel Le poète compose une œuvre asymétrique Suspendue aux remous d’un esprit excentrique Usurpant le soleil et le plaisir charnel. Il dépose des mots sur le bois d’un chancel, Ourle de son aiguille un nœud géométrique...
C ’est en ouvrant son âme aux remords de glapir, Que l’ignoble vidame étouffa la princesse Sous un drap de satin dont la rude tendresse Effaça le baiser de son dernier soupir. Des murs immaculés qui tendent à croupir Entourent le désir de combler toute...
S ous un velum de lys les canaux de Venise Filent à leur saphir des ombres de brocard Que des pages de bronze à la peau de lézard Tissent comme une moire aux reflets de banquise. Des cristaux de grenat au goût de friandise Rouillent le crépuscule et tâchent...
D ans un tiroir de verre irisé de lumière Brille un éclair forgé par les mains d’un jongleur Que des astres d’airains empourprent de leur pleur, Brisant tous les cristaux à leur lourde crinière. Un ange déroulant l’or d’une cordelière Arpente l’horizon...
U n arlequin de marbre ébruité par le vent Danse comme un soleil au-dessus de la foule Amassée à ses pieds sous un souffle de houle Dont la prière endort le cœur le plus fervent. Le murmure lointain d’un immense couvent Habille son destin d’un fil de...
P our abriter la nuit sous le pan d’un manteau, Le vrai magicien brode de la broussaille Sur un mouchoir de ciel gonflé d’un trou de paille, Qu’il glisse entre ses doigts comme une goutte d’eau. Puis il grave des fils autour de son anneau Déployant de...
L e parchemin bleuté d’une nuit de velours Ourle l’or d’une étoile éblouissant la terre D’un reflet de saphir que des coups de tonnerre Traînent dans le désert envahissant les cours. Sous les tuiles de marbre au sommet de deux tours Des ombres et des...
S ur un rempart de glace éclaboussant le port D’une trace de nuit enchaînée à la grève, Un puissant albatros se glisse dans mon rêve Comme un gant de satin qui jetterait un sort. Des dés que l’on déplie avec un grand effort Roulent sur un tapis dont la...
D ans une feuille d’or où se cache un oiseau Le vent glisse un regard versé d'un’alabastre Que les rides d’un sang valant une piastre Bordent de sucrerie et d’un bout de pinceau. Des tulles de safran et des parures d’eau Dénudent des enfants jouant avec...
D érobée au soleil la nacre d’une image Poudre le baldaquin d’un marbre incandescent Où plonge le corps pur d’un jeune adolescent Prisonnier du silence au fabuleux plumage. Des ridules de cendre écartant le mirage Emargent l’horizon d’un trait luminescent...
B ravant l’ordre des jours et son diadème impur La mémoire jalouse ébouillante une enclume Qu’un marteau de bois noir brutalement consume Dans un verre de soie où sèche un temps futur. Des poches de silence écrasant le blé mûr Bourdonnent de refrains...
L a rue et son miroir filent le long du vent Comme un serpentin d’or surpiqué de farine Que les rides de l’ombre au goût d’aigue-marine Colorent d’un anis au parfum de l'avent. Des éclats de sons bruts éparpillent souvent Le vitrail de la vue au bord...
D ’une pierre de sel posée au bord d’un songe Coule une cire d’or recouverte de bruits Que l’on entend jaillir des entrailles d’un puits Où jaunit le silence aux couleurs d’un mensonge. Des ronces en papier comme des fleurs d’éponge Ombragent la margelle...
L e temps ronge le fer comme un bout de nougat Et lèche la lumière avec un coup de langue Dégustant le soleil au supplice de cangue Entre un jour qui se meurt et un vieux seringat. La façade sourit au bien triste agrégat D’un monde de soupirs et d’un...
U ne feuille d’ivoire engravée en biseau Tranche de sa blancheur la chair d’une anémone Que les ailes du soir offrent à la madone Comme un souffle de mots sculpté par un ciseau. La margelle d’un puits où se pose un oiseau Surgissant du désert comme un...
L a goutte de cristal sonne l’heure du soir Et verse sa liqueur sur le long crépuscule D’une page de lin où comme un somnambule Le désir de rêver gonfle sous un moussoir. Des perles de safran coulent d’un encensoir Dorant de leur rondeur la peau d’une...
S ous un masque de cire à peine plus fragile Que le rose nacré d’un miroir amoureux Le visage enfantin d’un jeune homme fougueux Sourit comme un iris sculpté dans de l’argile. Un gracieux ruban qui parfois se faufile Entre des cheveux blonds et le saphir...
M ême en brûlant le jour dans un sac de papier L’étrange funambule au sourire de glace Ne percera jamais le secret de l’audace Si ce n’est en tremblant devant l’œil du drapier. La mort que l’on croit être un genre de clapier N’est autre qu’un repli d’une...
M on enfance est un astre entre l’ombre et l’argile Diapré dans le satin de ces riches instants Où le soleil se couche au fil de jours distants Dont le seul souvenir est pourtant si fragile. Quelques cendres de mots tirés de l’évangile Couvrent de leur...
C omme brûle l’étoile au creux du firmament Ainsi rougit le fleuve où tète la gazelle, Car le fruit de la mort que la vie ensorcelle Mûrit dans un regard sans un seul râlement. Des jarres de soleil brisent joyeusement L’aurore endolorie à la bonne nouvelle...
C ’est l’heure où le satin froisse l’éternité Comme une main de fée assoupie en silence Au bord d’un bris d’étoile en pleine effervescence Avant l’ultime nuit de la nativité. Ce sont des anges d’or dont la divinité Surprend le pèlerin voyageant vers l’absence...
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